Intervention militaire au Niger : Mémounatou Ibrahima et les parlementaires de la CEDEAO préconisent le dialogue
Les parlementaires de la CEDEAO ne sont pas d’accord pour l’intervention militaire envisagée par la CEDEAO pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger suite au coup d’État militaire du 26 juillet dernier.
La réunion présidée par le président du Parlement de l’institution communautaire, l’honorable Dr. Sidie Mohamed Tunis a permis aux parlementaires d’examiner la situation à la lumière de différents textes qui régissent la CEDEAO afin de dégager une position consensuelle. Même si leur avis n’est que consultatif, la parole leur a été donnée pour se prononcer et comme on pouvait si attendre ils sont tous préoccupés par la situation qui prévaut dans le pays depuis la mise en ouvres des sanctions de la communauté.
Au cours de la réunion, seize parlementaires, dans leur volonté d’aider ces Chefs d’Etats à redresser le tir, à mieux se positionner et gérer au mieux cette crise, rejettent l’intervention militaire qui ne ferait que déstabiliser davantage la sous-région et exacerber la vulnérabilité des populations du Niger et de l’ensemble de la zone. Ils prônent plutôt la voie de la diplomatie et de la négociation. C’est du moins la position de la 3ème Vice-présidente du Parlement de la CEDEAO, l’honorable Ibrahima Mémounatou du Togo. « Nous exhortons au dialogue pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel comme le préconise l’article 58 du traité révisé, la disponibilité du Parlement pour la résolution de la crise au Niger. Monsieur le président, on ne saurait éteindre le feu par le feu. Notre père de la Nation nous a toujours dit que nous savons quand et comment cela commence mais nous ne savons pas comment cela va finir. Nous n’avons encore fini avec nos problèmes de développement, nos problèmes de terrorisme. Pourquoi alors allons-nous en rajouter sur une situation déjà délétère. En tant que femme et en tant que représente du peuple, je ne serai cautionner une option de guerre dans un pays frères qu’est le Niger. Ce sont les civils, ce sont les femmes et les enfants qui vont en pâtir alors nous préconisons le dialogue et c’est pour cela que nous» a-t-elle martelé.
La même position a été adopté par d’autres Parlementaires tels que le 1er et le 2ème Vice-présidents respectivement (Nigérian) et (Nigérien) pour ne citer que ceux-ci, souhaitant par la même occasion la réouverture des frontières et le rétablissement de l’électricité. Les partisans du non à l’intervention militaire, soutiennent que ces sanctions impactent plus négativement la population que les putschistes. D’autres par contre ont tout simplement observé la neutralité.
Ainsi le Togo tout comme les autres pays appellent au dialogue et à la négociation pour résoudre la crise politique.
Cest d’ailleurs la position préconisée par la 2e vice-présidente de l’Assemblée nationale togolaise, Mémounatou Ibrahima lors de cette session extraordinaire virtuelle du Parlement de la CEDEAO tenue ce samedi 12 août 2023.
« Nous exhortons au dialogue pour aboutir au retour à l’ordre constitutionnel. On ne saurait éteindre le feu par le feu. Et le Père de la Nation (le président Gnassingbé Eyadema, ndlr) nous a toujours dit que nous savons quand et comment cela commence, mais on ignore quand et comment cela va finir. Nous n’avons pas encore fini avec nos problèmes de développement, les problèmes de terrorisme. Pourquoi allons-nous encore en rajouter sur une situation déjà délétère ? En tant que femme et en tant que représentante du peuple, je ne pourrais cautionner une option de guerre dans un pays frère qui est le Niger », a indiqué la députée du parti présidentiel.
Elle a également rappelé le rôle joué par le Togo dans de nombreuses crises en Afrique de l’Ouest depuis des décennies.
Il faut rappeler que le 11 août 2023 dernier le président cap-verdien, José Maria Neves, membre de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avait exprimé son opposition sur une intervention militaire de l’organisation au Niger. Et la liste est en train de l’allonger pour éviter que le sang coule au Niger.