Signature d’un accord de partenariat à samoa entre OEACP-UE

Un nouvel accord de coopération est signé ce jeudi 15 novembre 2023 entre l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP) et l’Union Européenne (UE). Il s’agit du nouvel Accord de Samoa qui devra servir de cadre juridique global à leurs relations pour les 20 prochaines années. Pour le chef de la diplomatie togolaise, Prof Robert Dussey, négociateur en chef, la bonne application de cet Accord déterminera l’avenir du partenariat OEACP-UE.

Les négociations avec la partie européenne ont démarré le 28 septembre 2018 en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York et a pris fin le 15 avril 2021 avec le paraphe du nouvel Accord.

« Les étapes institutionnelles de validation interne de chacune des Parties au partenariat avaient ensuite pris le relai et nous voici aujourd’hui réunis à Samoa pour la signature du nouvel Accord. Le processus a été laborieux et par moment difficile, mais l’essentiel et ce qui compte au final, c’est l’accord conclu. L’issue heureuse des processus de ce genre a souvent l’avantage d’adoucir les peines et les mauvais souvenirs puisque ce que l’on retient en dernière instance c’est le résultat. La fin justifie donc les sacrifices », a déclaré Robert Dussey.

Le chef de la diplomatie togolaise a exprimé sa gratitude aux dirigeants des autres pays membres du Groupe central de négociation dont le soutien a été toujours au rendez-vous lors des négociations. Il a remercié particulièrement le secrétaire général de l’OEACP et la Commissaire européenne aux partenariats internationaux madame Jutta Urpilainen pour leur appui constant lors du processus des négociations.

Pour Prof Robert Dussey, l’Accord Post-Cotonou, désormais « Accord de Samoa », intervient dans un contexte international où le multilatéralisme est fortement perturbé.

« La signature du nouvel Accord nous permet de réaffirmer notre attachement au multilatéralisme et aux vertus de la coopération. Le monde a davantage besoin du multilatéralisme et de la coopération puisque nous avons des défis à la fois complexes et transnationaux à relever ensemble. Ce qui justifie le multilatéralisme et nous l’impose dans le monde actuel comme un horizon indépassable, c’est la nature complexe et globale des défis à affronter et les domaines stratégiques de coopération inscrits dans le cadre socle commun du nouvel Accord en sont une illustration », a-t-il fait savoir.

Le chef de la diplomatie togolaise estime que le partenariat OEACP-UE en tant que cadre de coopération liant l’Afrique, les Caraïbes, le Pacifique et l’Europe, ne peut rester en marge du vent de réforme. Il souligne que lors des négociations, l’OEACP a tout fait pour que le passage de l’Accord de Cotonou à l’Accord de Samoa ne soit pas une simple formalité, un simple « jeu de langage », pour reprendre un concept de Ludwig Wittgenstein, mais l’occasion d’un véritable changement du partenariat.

« Plus qu’une simple occasion de renouvellement d’un accord devenu caduque, le nouvel accord doit offrir l’occasion d’une refonte des relations Europe-OEACP », a-t-il ajouté.

Le ministre togolais des affaires étrangères a également mis sur l’accent la bonne application de l’Accord de Samoa, seule condition qui déterminera l’avenir de l’OEACP et du partenariat OEACP-UE.

« Il s’agit d’un nouvel accord à mettre en œuvre dans un nouvel environnement et dans un nouvel état d’esprit. L’accord de Samoa doit être un nouveau départ et non la transition vers la fin du partenariat OEACP-UE. Le résultat de la mise en œuvre du nouvel Accord d’ici quelques années devra nous convaincre que nous avions eu raison de continuer le partenariat dans le cadre OEACP-UE que certains considèrent comme inapproprié dans le monde actuel en raison du contexte historique d’émergence du partenariat », a-t-il martelé.

Le chef de la diplomatie a de même insisté sur la prise en compte de changement de paradigme dans les relations Europe-Afrique. Prof Robert Dussey soutient que l’Afrique est en profonde mutation et l’Europe doit tenir compte de cette nouvelle donne dans son nouveau rapport avec l’Afrique.

« Le partenariat OEACP-UE que nous voulons doit être véritablement celui de nos peuples. Il doit être en phase dans son opérationnalité avec des attentes d’indépendance, de respect, de dignité, de justice et d’équité des peuples d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique. Si le partenariat n’intègre pas ces attentes légitimes de nos peuples, il ne pourra pas tenir ses promesses. Nous avons besoin d’un profond sens d’écoute et de responsabilité dans l’application du nouvel Accord. Notre partenariat mourra ou survivra de cet Accord et tout dépend de notre capacité à l’appliquer avec pragmatisme dans un nouveau schéma de comportement et un nouvel état d’esprit », a fait savoir Robert Dussey.

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