Faure Gnassingbé pressenti pour succéder à João Lourenço dans la médiation entre Kigali et Kinshasa
Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé a été proposé pour reprendre le rôle de médiateur dans la crise opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda, lors d’une réunion en visioconférence du bureau de la Conférence de l’Union africaine (UA), tenue le samedi 5 avril. Cette session, présidée par le chef de l’État angolais João Lourenço, président en exercice de l’UA, a marqué un tournant dans le processus de facilitation entre Kinshasa et Kigali.

Après deux années passées à assumer cette délicate médiation, João Lourenço a officiellement fait part de son intention de se retirer, tout en soulignant l’impérieuse nécessité de garantir la continuité du dialogue entre les deux pays. Dans cette optique, il a proposé le nom de Faure Gnassingbé pour lui succéder, une suggestion qui a reçu un écho favorable au sein du bureau de la Conférence.
D’après les déclarations du président angolais, des consultations préliminaires ont d’ores et déjà eu lieu avec le chef de l’État togolais, dont la réponse s’est révélée positive. Toutefois, la désignation de Faure Gnassingbé reste conditionnée à une validation formelle par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, conformément à la procédure dite de « silence », qui consiste à entériner une décision en l’absence d’objection dans un délai donné.
Cette transition s’inscrit dans un contexte diplomatique dense, marqué par une multiplication des initiatives de médiation. João Lourenço a salué les résultats du récent sommet conjoint entre la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), tenu fin mars. Il a notamment évoqué les efforts d’harmonisation entre les processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que la nomination de cinq co-facilitateurs africains, qui ont entamé leurs travaux le 1er avril.
Cependant, cette dynamique de médiation soulève une interrogation légitime quant à la coordination entre les différents acteurs impliqués. Outre les efforts menés sous l’égide de l’UA, le Qatar conduit de manière discrète une initiative parallèle à Doha, accentuant le risque de fragmentation des processus et de chevauchement des rôles diplomatiques.
Dans ce paysage complexe, la désignation éventuelle de Faure Gnassingbé pourrait offrir une continuité stratégique à la médiation africaine, tout en posant la question de la cohérence entre les différentes voies diplomatiques en cours.
POUR VOS REPORTAGES ET DOSSIERS, CONTACTEZ-NOUS AU 91229288/90118788 :Mail :adamadjronou@gmail.com
Youkpeli A.