Stations d’Aképé et de Badja : solution durable ou illusion face aux réalités du terrain ?

L’hygiène et l’assainissement sont des facteurs clé en matière de santé publique avec effet direct sur le bien-être social et le Togo réalise d’importants progrès en matière d’assainissement. Il prévoit la mise en place de deux nouvelles grandes stations de traitement des boues de vidange à Aképé et Badja. Ces infrastructures sont conçues pour recevoir, traiter et valoriser les boues issues des fosses septiques, latrines et puisards. La construction de ces stations vise à répondre aux défis environnementaux et sanitaires du Grand Lomé, dont la population est en forte croissance.

La construction des deux stations de Aképé et Badja poursuit trois objectifs majeurs :

  • Limiter la contamination des sols et des cours d’eau en encadrant le traitement et l’élimination des boues de vidange, évitant ainsi les déversements anarchiques.
  • Garantir la préservation des ressources en eau et prévenir leur pollution, contribuant ainsi à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.
  • Lutter contre la propagation de pathologies telles que le choléra et la diarrhée grâce à une gestion efficace des déchets liquides et à un assainissement renforcé.

Les boues de vidange également appelées matières de vidange sont des résidus extraits de systèmes d’assainissement non collectifs comme les fosses septiques et les latrines. Une conséquence directe de l’augmentation de la population du grand Lomé est le remplissage rapide des fosses septique des maisons. Chaque jour, dans la ville de Lomé, les vidangeurs font des navettes entre les maisons et les postes de dépôt de boue de vidange. Ces services sont payants et les frais sont répartie entre la voiture, le chauffeur et le post de dépôt.

A chaque déversement de boue de vidange, elle doit subir un traitement pour ne pas endommagé l’environnent à savoir les sols et les ressources en d’eau. En fonction des stations, la filière de traitement peut contenir :

  • Le dépotage : dépôt de la vidange par les camions dans les bassins
  • Les prétraitements : dégrillage (pour retenir les plastiques, bouteilles, lame de rasoir…), dessablage pour retenir du sable.
  • La déshydratation des boues : soit par des lits de filtration ou des bassins de décantation pour réduire le volume en séparant le liquide du solide (la boue). Cette boue peut être valoriser en compostage
  • Le traitement de la phase liquide
  • La valorisation (compostage ou autres…)

Malgré ces avancées, certaines pratiques persistent, notamment à Attiégou, sur le grand contournement de l’aéroport de Lomé. Un poste de dépôt de boues de vidange y alimente directement des champs et des prairies de bœufs, sans traitement préalable. Sur ce site, les boues de vidange sont déversées à l’air libre, soulevant plusieurs interrogations légitimes :

  • Quelle est la qualité des eaux des forages environnants ?
  • Les populations riveraines sont-elles conscientes des risques sanitaires ?
  • Les tickets payés par les vidangeurs servent-ils réellement à l’entretien ou au traitement des boues ?
  • Les autorités publiques sont-elles informées des pratiques de ce site ?

OURO-LOWAN Ilyame

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