LE MINISTRE CALIXTE BATOSSIE MADJOULBA A PRÉSIDÉ À LOMÉ LE SYMPOSIUM DE LA CEDEAO SUR LA SÉCURITÉ HUMAINE

Lomé, 2 juin 2025 — La capitale togolaise accueille depuis ce lundi 2 juin 2025 un important symposium de la CEDEAO axé sur la sécurité humaine et les mécanismes nationaux d’alerte précoce et de réponse rapide. Présidée par le ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, S.E. Calixte Batossie Madjoulba, cette rencontre régionale s’inscrit dans le cadre de la célébration du cinquantenaire de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Organisé en partenariat avec la Commission de la CEDEAO, représentée par sa Vice-Présidente, S.E. Madame Damtien Tchintchibidja, le symposium réunit à Lomé une diversité d’acteurs de haut niveau : envoyés spéciaux, représentants résidents, directeurs des centres nationaux d’alerte, experts en sécurité, partenaires techniques comme l’UNOWAS et le WANEP, ainsi que des représentants des ministères en charge de la sécurité dans les États membres.

Un bilan critique après 10 ans de mise en œuvre

L’objectif de ces assises est clair : tirer les leçons d’une décennie de fonctionnement du mécanisme d’alerte précoce dans la sous-région, afin de redéfinir des stratégies et fixer de nouveaux objectifs pour les dix années à venir.

Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture, Dr Onyinye Onwuka, Directrice par intérim de l’Alerte Précoce à la CEDEAO, a rappelé les fondements juridiques du système, établi sur la base du Traité révisé de 1993 et du Protocole de 1999. Elle a mis en avant les résultats concrets obtenus grâce à ECOWARN, un réseau d’observation régional qui permet de collecter des données sur 55 indicateurs de paix et de sécurité, et d’analyser les dynamiques dans des domaines aussi variés que la gouvernance, l’extrémisme violent, la criminalité, la santé ou encore l’environnement.

Une approche fondée sur l’humain et la communauté

Dans son allocution, S.E. Madame Damtien Tchintchibidja a souligné l’importance d’impliquer davantage les communautés locales dans le processus d’alerte. « Il est nécessaire de changer de paradigme, en passant d’une approche descendante à une approche communautaire, fondée sur les capacités locales et l’appropriation », a-t-elle déclaré. Elle a salué les efforts de collecte d’information réalisés entre 2022 et 2025, avec plus de 54.000 rapports d’évènements et près de 6.000 rapports de situation produits dans le cadre du mécanisme.

La sécurité humaine au cœur des priorités

Ouvrant officiellement les travaux, le Ministre Calixte Madjoulba a mis en lumière la notion de sécurité humaine, définie comme la protection de la personne dans toutes ses dimensions : personnelle, communautaire, alimentaire, sanitaire, économique, environnementale et politique.

« L’alerte précoce n’est pas qu’un dispositif technique, c’est une promesse : celle de ne plus jamais être surpris par la violence ou la catastrophe, celle de sauver des vies », a-t-il insisté. Il a appelé à bâtir une CEDEAO résiliente, capable d’anticiper les crises pour protéger durablement les populations.

Vers une nouvelle stratégie régionale

Durant les trois jours de travaux (2 au 4 juin), les participants procéderont à une évaluation approfondie des mécanismes existants, interrogeront les cadres juridiques et proposeront de nouveaux seuils d’action. L’ambition : adapter le système d’alerte précoce aux réalités actuelles de l’Afrique de l’Ouest, marquées par des défis multiformes sur le plan sécuritaire, socio-politique et humanitaire.

Le symposium se clôturera par l’adoption d’une déclaration visant à jeter les bases d’une stratégie régionale renouvelée en matière de sécurité humaine, pour une Afrique de l’Ouest pacifique, solidaire et tournée vers un avenir meilleur.

La Rédaction

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