PASH-MUT : Vers une amélioration durable de l’accès à l’eau potable dans le Grand Lomé

Lomé, capitale du Togo, s’apprête à franchir une nouvelle étape décisive dans l’amélioration de l’accès à l’eau potable avec le lancement du Projet d’amélioration de la sécurité hydrique en milieu urbain au Togo (PASH-MUT). Porté par le ministère en charge de l’Eau, ce projet s’inscrit dans la stratégie nationale de renforcement des services essentiels urbains, en cohérence avec l’ambition gouvernementale d’atteindre une couverture universelle en eau à l’horizon 2030.

Dans ce cadre, un avis d’appel d’offres a été publié fin mai 2025 afin de recruter les entreprises qui seront chargées de réaliser les travaux de construction d’ouvrages hydrauliques. Le dossier consulté précise que les entreprises intéressées ont jusqu’au 9 juillet 2025 pour soumettre leurs propositions.

Neuf nouveaux forages prévus dans le Grand Lomé

Le projet prévoit la construction de neuf forages, dont six seront équipés de systèmes autonomes (probablement avec pompage solaire ou systèmes indépendants du réseau centralisé), afin de répondre aux besoins spécifiques des quartiers ciblés de la capitale. Ces ouvrages permettront de sécuriser l’approvisionnement en eau potable dans des zones stratégiques du Grand Lomé, en tenant compte des projections de croissance démographique et urbaine.

Cette initiative vient compléter les efforts déjà engagés par l’État togolais pour améliorer l’accès à l’eau, notamment dans les zones urbaines en forte densité. Elle s’inscrit également dans les engagements du Togo vis-à-vis des Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 6, qui vise à garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement.

Des perspectives de progression mesurée, mais encourageante

Selon les statistiques officielles, le taux de couverture nationale en eau potable était estimé à 70 % fin 2024. Le ministère de l’Eau table désormais sur une progression à 72 % d’ici fin 2025, bien que cet objectif reste inférieur à la prévision initiale fixée à 85 %. Cette révision à la baisse reflète les défis logistiques et financiers persistants, mais n’entame pas la volonté de poursuivre les investissements structurants dans le secteur.

En milieu rural, le taux de desserte devrait atteindre 79 % en 2025, contre 76,51 % l’année précédente. En zone semi-urbaine, une progression de 60 % à 63 % est attendue, tandis que le milieu urbain passerait de 72 % à 79 %, confirmant la priorité donnée aux zones à forte concentration humaine comme Lomé et ses environs.

Une dynamique soutenue par des partenaires techniques et financiers

Le PASH-MUT bénéficie de l’appui de plusieurs partenaires techniques et financiers, dans un cadre de gouvernance multisectorielle. Il s’agit d’un projet structurant qui mobilise des compétences nationales et internationales, et qui s’appuie sur une planification territorialisée pour maximiser l’impact sur les populations.

Au-delà des infrastructures hydrauliques, des actions complémentaires devraient accompagner la mise en œuvre du projet, notamment en matière d’hygiène, de sensibilisation communautaire et de renforcement des capacités des acteurs locaux.

 Le démarrage prochain des travaux dans le cadre du PASH-MUT illustre la détermination du Togo à réduire durablement les inégalités d’accès à l’eau potable en milieu urbain. Avec une meilleure coordination entre acteurs publics, privés et partenaires internationaux, Lomé pourrait devenir un modèle de résilience hydrique pour les autres capitales africaines.

Ing Ilyame OURO-LOWAN

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.