Biyaloubiè à Pya /les tout-petits dans l’arène pour perpétuer l’héritage Evala
médiatopnews.tg- Depuis le début de la semaine, une ferveur culturelle le post Evala enveloppe la préfecture de la Kozah, notamment à Pya, haut lieu des traditions kabyè. Dans cette atmosphère empreinte de continuité rituelle, une scène spéciale a marqué le mardi 29 juillet 2025 : une tribune entièrement dédiée à la lutte traditionnelle pour les enfants, dans une ambiance mêlant initiation symbolique, transmission intergénérationnelle et liesse populaire.

Baptisée « Biyaloubiè », littéralement « lutte des enfants » en langue kabyè, cette pratique, aussi vieille que les Evala la volonté d’un groupe de jeunes de la localité soucieux de préserver le patrimoine immatériel des Evala. « Il s’agit pour nous de former la relève, d’assurer la continuité de la lutte Evala et de permettre à ceux qui n’ont encore vécu cette effervescence rituelle d’en saisir l’essence », a confié M. Kazima Affeignim, président du comité d’organisation

Le programme a opposé les jeunes de Pya Kioudè à ceux de Pya Tchamdè, dans un esprit de saine émulation. Tout y était : les cris d’encouragement, les chants de galvanisation, le rythme cadencé des castagnettes, les sons des flutes traditionnelles… Dans l’arène improvisée, les enfants ont démontré une surprenante maitrise des codes de la lutte : technique, puissance, agilité, ruse et endurance se sont enchainées avec une aisance quasi instinctive, comme héritage dans le sang.
L’issue de combats intenses et apparemment discutés, la victoire est revenue à l’équipe de pya Kioudè, suscitant une liesse spontanée au sein du public venu n masse assister à cette célébration d’identité et de transmission.

Autre moment fort de la journée : la reprise, dans un style ludique et enfantin, de certains chants emblématiques des Evala, interprétés par les tout-petits eux-mêmes, sous les regards émus es anciens. Un geste hautement symbolique, témoignage vivant d’un héritage culturel toujours vibrant, même chez les plus jeunes.

« La fin de la période des Evala inaugure un autre rituel initiatique de la jeune fille Kabyè. Depuis la nuit des temps, chez nous quand les Akpéma sortent, elles font escale au niveau de ce point de lutte où normalement elles doivent se mettre nues avant de rallier le lieu du rituel. Pour éviter d’exposer les enfants à la nudité de leurs grandes sœurs, les aïeux ont pensé initier cette arène symbolique afin de les maintenir sur place. C’est cette pratique que nous voulons perpétuer en apportant notre touche de modernité, à travers la mise en place d’un mini gouvernement pour donner une image éclatante à cette pratique profonde de sens. Nous lançons un appel à de bonnes volontés pour soutenir notre projet », a déclaré M. Kazima Affeignim, président du comité d’organisation.
B. Honoré