Chefferie traditionnelle et cohésion sociale/ le CNFT mobilise les garants des us et coutumes pour préserver la paix au Togo

Le Conseil National de la Chefferie Traditionnelle (CNFT) a tenu, le 12 août 2025 à Kpalimé, une journée nationale de réflexion consacrée au rôle des chefs traditionnels dans l’apaisement du climat sociopolitique et la consolidation de la cohésion sociale au Togo.
Cette rencontre visait à renforcer leur contribution à la stabilité nationale et à définir des stratégies concrètes pour maintenir un climat pacifique, indispensable au développement harmonieux du pays.

Un rôle historique et institutionnel consacré par la loi

Acteurs majeurs de la gouvernance locale, les chefs traditionnels jouent un rôle central dans la prévention des conflits, la médiation, la stabilité sociale et la promotion de la paix, comme le leur confère le législateur.
L’article 20 de la loi n°2007-002 du 8 janvier 2007 stipule : « Le chef traditionnel est le gardien des us et coutumes. À ce titre, il veille à l’harmonie et à la cohésion sociale. Il dispose d’un pouvoir d’arbitrage et de conciliation des parties en matière coutumière. »
L’article 24 précise : « Le chef traditionnel doit se comporter en digne représentant de sa population et être loyal envers l’État. »

Une responsabilité accrue dans un contexte sociopolitique sensible

Depuis la promulgation de la loi n°2024-005 portant Constitution de la République togolaise, le 6 mai 2024, le pays vit une période sociopolitique marquée par des tensions.
À l’aube de la Ve République, fondée sur le régime parlementaire et la volonté populaire, les chefs traditionnels ont plus que jamais le devoir d’informer, de sensibiliser et d’éclairer leurs communautés sur les attentes des dirigeants et les enjeux du moment.

Une journée pour analyser, partager et recommander

Face à ce contexte, le CNFT a jugé nécessaire de réunir les chefs traditionnels pour examiner leur rôle actuel dans la préservation de la paix, identifier les défis et opportunités, partager des expériences réussies et formuler des recommandations concrètes.
Trois communications ont rythmé les travaux, notamment sur la crédibilité et la légitimité des conseils, ainsi que sur les défis de la chefferie face à la préservation de la paix et de la cohésion sociale, suivies de débats et de la lecture d’une déclaration finale.

L’adhésion à la vision nationale

Présent à la rencontre, le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière, Col Hodabalo Awaté, a salué cette initiative, qui s’inscrit dans la feuille de route gouvernementale à l’horizon 2025, notamment dans son axe stratégique 1 : « renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales et consolider la paix ».
Il a rappelé que la Constitution du 6 mai 2024, en son article 88, reconnaît la chefferie traditionnelle comme « gardienne des us et coutumes », soulignant ainsi son rôle de conciliateur, médiateur et conseiller.

Le ministre a exhorté les chefs traditionnels à incarner l’unité, la neutralité, la loyauté envers l’État et l’intégrité morale, qualités indispensables pour jouer pleinement leur rôle de régulateur des tensions sociales et de rassembleur des communautés.

Un plan d’action structuré

Col Awaté a détaillé plusieurs initiatives en cours :

  • Élaboration de l’historique des chefferies traditionnelles ;
  • Relecture et amélioration du cadre légal régissant la chefferie ;
  • Renforcement des capacités des chefs sur l’éthique professionnelle ;
  • Mise en place d’une plateforme numérique pour la digitalisation de la chefferie.

Ces actions, a-t-il souligné, seront menées avec la participation active des chefs traditionnels.

Mise en garde contre les dérives

Le ministre a également rappelé les événements des 6, 20, 27 et 28 juin 2025, lorsque certains activistes, depuis l’étranger, ont appelé à des manifestations marquées par la haine, la désobéissance civile, la destruction de biens publics et privés, et des violences. Grâce au professionnalisme des forces de l’ordre et à la maturité politique et patriotique des Togolais, ces tentatives de déstabilisation ont été déjouées.

Ainsi, à travers cette journée de réflexion, le CNFT et les autorités entendent consolider l’engagement des chefs traditionnels à demeurer des piliers de paix, de cohésion et de stabilité pour le Togo.

YOYKPELI

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