Modernisation de la gouvernance locale : l’École nationale d’administration (ENA) du Togo révise ses formations pour mieux accompagner la décentralisation

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Modernisation de la gouvernance locale : l’École nationale d’administration (ENA) du Togo révise ses formations pour mieux accompagner la décentralisation

L’École nationale d’administration (ENA), à Lomé, franchit une nouvelle étape dans le renforcement de la décentralisation au Togo : un atelier de validation tenu cette semaine a officialisé les nouvelles orientations pédagogiques destinées aux cycles 2 et 3 de la filière « Gestion des collectivités locales ».  

Trois grands axes pour une formation rénovée

Les contenus actualisés s’articulent autour de trois axes clefs pour mieux répondre aux besoins des communes et des régions :

  1. La gestion administrative des collectivités ;
  2. La gestion financière et comptable au niveau local ;
  3. La maîtrise d’ouvrage publique communale et intercommunale.   
    Les consultants associés au projet ont souligné que l’objectif est de rendre la formation « plus technique, plus pratique et alignée sur les réalités nationales », afin de renforcer les capacités opérationnelles des futurs cadres territoriaux

Pourquoi cette révision maintenant ?

Selon le Kolani Nayandjoa (directeur des études du cycle 3 à l’ENA), cette mise à jour s’inscrit dans une logique d’adaptation continue : « Six ans après la création de la filière de gestion des collectivités territoriales, l’expérience accumulée dans la mise en œuvre de la politique de décentralisation a révélé la nécessité d’ajuster les contenus aux besoins actuels des communes. »  En effet, dans un contexte où les communes du Togo sont appelées à jouer un rôle de plus en plus actif dans le développement territorial et la gouvernance de proximité, la formation des cadres devient stratégique.

Objectifs et défis ciblés

Par cette réforme pédagogique, l’ENA vise à mieux préparer les administrateurs territoriaux aux défis contemporains tels que :

  • la planification budgétaire locale,
  • la maîtrise des outils numériques et des processus de gestion moderne,
  • la gouvernance locale participative,
  • le pilotage de projets publics dans les collectivités territoriales.  L’initiative s’inscrit dans l’effort global de professionnalisation des administrations locales, afin de garantir une gestion plus efficace, transparente et tournée vers les citoyens.

Un appui externe déterminant

Ce chantier de modernisation bénéficie de l’appui de la coopération allemande, via le programme PRODEG IV (Programme Décentralisation et Gouvernance), qui soutient depuis plusieurs années le renforcement des capacités dans le cadre de la réforme territoriale.  Cette collaboration internationale souligne l’importance donnée par le Togo à l’accompagnement technique externe pour mener à bien la décentralisation et améliorer la gouvernance locale.

Enjeux pour les collectivités et la décentralisation

La réforme de l’offre de formation de l’ENA rejoint une période cruciale : alors que les exécutifs municipaux renouent avec une nouvelle mandature et que les communes sont de plus en plus chargées de l’animation territoriale, de la mobilisation des ressources et de la mise en œuvre de projets locaux, disposer de cadres formés et opérationnels est un atout pour réussir la décentralisation.
En professionnalisant les formations et en les adaptant aux réalités territoriales, l’ENA contribue à :

  • renforcer la capacité d’action des communes ;
  • accroître la qualité de la gestion publique locale ;
  • favoriser un développement local endogène et participatif.

Avec cette actualisation de l’offre de formation, l’ENA marque son engagement à accompagner le Togo dans sa réforme de la gouvernance locale. En alignant les contenus pédagogiques aux besoins actuels des collectivités, en introduisant une dimension technique et pratique accrue, et en s’appuyant sur un partenariat international solide, l’École renforce son rôle de pivot dans la formation des cadres territoriaux.
La réussite de cette démarche dépendra désormais de sa mise en œuvre, de la qualité de l’enseignement, de l’adaptation des stagiaires aux réalités du terrain et de l’articulation entre la formation et les besoins effectifs des communes.

Dodji Ketohou

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