Développement du Togo : l’apport de la diaspora
Loin des frontières, mais jamais loin du cœur, la diaspora togolaise est progressivement devenue un carburant pour le développement économique et social du pays. Dispersés à travers le monde, les Togolais de l’extérieur participent à rendre efficiente l’action collective, où l’engagement citoyen transcende la distance.
Chaque année, les transferts financiers de la diaspora représentent une manne vitale pour l’économie nationale. Ils constituent non seulement une bouée de stabilité pour les ménages, mais aussi un véritable levier de résilience sociale. Ces envois réguliers, qui soutiennent la consommation, l’éducation, la santé ou les investissements familiaux, permettent à de nombreux foyers de s’affranchir de certaines vulnérabilités. À bien des égards, il s’agit d’un filet de sécurité non étatique qui démontre la force des liens familiaux et l’esprit de solidarité qui caractérisent les Togolais de l’extérieur.

Une diaspora pesante
Le mandat des 48 délégués-pays du Haut conseil des Togolais de l’extérieur (HCTE) a été étendu d’une année. Il s’agit de délégués-pays élus pour représenter la diaspora togolaise au sein du HCTE, lui-même étant un organe consultatif dont le but est de mobiliser les Togolais de l’étranger pour contribuer au développement national, de défendre leurs droits et de faciliter leurs investissements. Ces délégués sont élus pour un mandat de trois ans et représentent différentes zones géographiques comme l’Afrique, l’Europe, l’Asie, l’Amérique.
Cette décision, selon les autorités, répond au besoin de renforcer l’implication de la diaspora dans les politiques de développement et à accompagner les réformes en vigueur. En effet, la diaspora togolaise est estimée à 1,5 million de membres répartis dans le monde. Au cours de l’année 2023, les transferts effectués par eux à destination du pays ont atteint 950 millions de dollars, soit plus de 540 milliards de francs CFA. Plus loin, en 2017, les Togolais de l’étranger ont transféré près de 287 milliards de francs vers leur pays d’origine. Ces fonds ont généré en moyenne plus de 14 milliards de francs de recettes fiscales pour le Togo. En 2018, les envois de fonds ont atteint 500 millions de dollars, soit environ 8,5 % du PIB national.

Vers des investissements productifs
Hélas, une grande partie de ces fonds est utilisée pour la consommation courante, ce qui ne favorise pas nécessairement une croissance économique durable. Eu égard à cela, les pouvoirs publics souhaitent dorénavant que cet engagement financier se transforme en investissements productifs dans des commerces ou des entreprises et ils travaillent pour. Tout de même, dans la configuration actuelle, qu’il s’agisse de petites entreprises, de startups technologiques, de projets agricoles ou immobiliers, l’implication de la diaspora façonne le tissu économique qui devient davantage dynamique.
Le Togo tire également profit de la richesse intellectuelle et professionnelle de ses ressortissants établis à l’étranger. Médecins, ingénieurs, chercheurs, économistes, artistes ou experts en technologies numériques, la contribution de ces compétences, qu’elles soient temporaires ou pérennes, s’avère précieuse. Programmes de mentorat, missions d’appui technique, interventions universitaires ou transferts de compétences, autant d’actions qui nourrissent la montée en puissance des institutions et des secteurs stratégiques du pays.
De fait, la diaspora togolaise, diverse et passionnée, est une force discrète, mais essentielle, qui continue de démontrer qu’on peut quitter la terre de ses origines sans jamais quitter la mission de la faire grandir.
Haim




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