Fonds COVID-19 et interprétation malveillante, le ministre Adedze n’a pas vu les 8 milliards: les raisons!
Le rapport d’audit de la Cour des comptes sur la gestion du fonds covid en 2020 continue de défrayer la chronique. Pour éclairer l’opinion et s’expliquer sur la gestion faite des fonds mis à sa disposition pour lutter contre la maladie, le gouvernement était face aux élus du peuple le 21 février 2023. On note la présence d’au moins dix (10) ministres du gouvernement qui avaient fait le déplacement de l’Assemblée nationale au cours de cette session extraordinaire, présidée par Yawa Djigbodi Tségan, présidente de l’Assemblée nationale.
Il s’agit parmis ceux-ci le Général Yark Damehane à qui, la commande du logo de la lutte contre la Covid avait été confiée.
Par quelle alchimie, ce logo a-t-il coûté la bagatelle de 15 500 000 F CFA comme indiqué par la Cour des comptes ? À cette question d’un député, le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile a répondu en ces termes : «… Le ministère n’a pas commandé de logo à 15 millions de francs comme il est dit dans le rapport. Même si je suis un apprenti voleur, je ne vais pas commander un logo à 15 millions. La conception du logo a coûté 150 000 francs CFA et le monsieur (le fournisseur, NDLR) nous a livré des T-shirts et d’autres articles [dont des affiches]. C’est l’ensemble qui a coûté 15 millions. Je ne vais pas protester, mais je vais attirer l’attention de la cour. Il fallait demander la facture et situer les gens », a-t-il indiqué en guise de réponse.

Le ministre Yark a pour finir regretté que la Cour des comptes n’a pas eu la présence d’esprit d’inviter le ministère pour recevoir ses explications.
« Durant la covid, le Togo n’était pas à l’arrêt. Toutes nos missions régaliennes étaient exécutées. Il nous est arrivé d’envoyer des gens à l’intérieur du pays, et même à l’extérieur, pour enquêter sur certaines bavures sur lesquelles nous avons été interpellées dont nous ne pouvons pas citer les noms. On parle de 31 millions F CFA. Nous avons mis en place la force spéciale, anti-covid (FOSAP) dont l’état-major a été doté de budget de fonctionnement », a-t-il indiqué.
L’autre affaire qui fait polémique au sein de l’opinion, c’est l’affaire de riz importés. Les députés ont eu à écouter les explications du ministre Kodjo ADEDZE.
Le Ministre Kodjo Adédzé a fourni à l’Assemblée nationale, des explications sur le rapport d’audit effectué par la cour des comptes notamment, sur l’importation du riz qui suscite tant de spéculations moins élogieuses. Sur la question, avec détails et chiffres à l’appui, le ministre du commerce a démontré les allégations de détournement de fonds distillées à dessein autour du dossier.
Selon le ministre du commerce Kodjo ADEDZE, une subvention a été accordée par l’Etat afin de rendre accessible le riz importé qui n’était pas distribué mais, mis à la disposition des importateurs togolais, pour un approvisionnement de la population togolaise sur toute l’étendue du territoire. Il a affirmé que des comptes sont ouverts dans les livres de l’Union Togolaise de Banque par le Trésor public.
: « Nous étions en 2020 et de façon inattendue, la maladie s’est invitée sur tous les continents y compris notre pays, perturbant tous les schémas d’approvisionnement. La chaîne logistique internationale était fortement perturbée. Vous allez vers le port, vous pouvez y jouer du foot , suite aux diverses mesures de confinement pour empêcher la propagation de la maladie.» a relevé le ministre.
«Il faut relever qu’on peut mourir par le coronavirus, également la faim peut tuer. Et donc à l’époque, pour assurer la sécurité alimentaire, il était question d’évaluer le stock d’un certain nombre de produits de première nécessité dont le riz. Et nous avions travaillé avec nos collègues pour évaluer le stock de riz produit localement, y compris, ceux qui sont produits à Kovié. Evaluer le stock de riz disponible au niveau de l’ANSAT et nous avons également rassemblé ceux qui sont sur la filière riz pour évaluer avec eux leur stock.» a t-il poursuivi.
A la Présidente de l’Assemblée nationale, le ministre a expliqué qu’il était clair qu’après 04 mois, il n’y aurait plus de riz dans ce pays. En gouvernement responsable, a-t-il indiqué, il fallait faire quelque chose, il fallait importer du riz qui était difficile d’ailleurs parce-que tout est bloqué, tout le monde se jetait sur les stocks disponibles. Nous avons regardé un peu partout et trouvé qu’il y avait auprès d’un fournisseur, le plus gros Olam, pas la quantité que nous voudrions mais une quantité qui pourrait ajouter à ce que nous avions localement détenu pendant 01 an. « Ce qui nous a poussé à commander les 31 500 tonnes de riz. Nous avions vérifié également les prix qui étaient pratiqués à l’international. Ces prix oscillaient à l’époque entre 400.000 et 600 000 f CFA dans le temps», a confié le ministre.
Il a par ailleurs, déclaré avoir réussi à négocier pour que le riz puisse être livré à Lomé ici à 273. 000 f CFA et ce qui a été fait en urgence. « Le riz nous est parvenu au Port Autonome de Lomé ici, les traces sont là pour tous ceux qui connaissent le commerce international, c’est très simple. Ce riz a été adossé à six (06) connaissements maritimes avec les différents tonnages. Il fallait également trouver un courtier en douane et un manutentionnaire capables de traiter les 31 500 tonnes de riz avec peu de dockers, il ne fallait pas mettre tous les dockers et provoquer d’avantage la propagation de la maladie. Donc par courrier, le groupe Bolloré a été requis, tous ces documents sont là. Le riz a été traité et mis en magasin au niveau du Port.», a confié le ministre.
La suite selon le ministre a été marquée par la décision du Gouvernement de subventionner ce riz encore à 1.300. 000. 000 f CFA pour que le sac de riz de 50 k revienne à 12.500 et de 25 k à 6 250. L’opération a d’ailleurs permis de tirer vers le bas les autres prix sur le marché et d’éviter des tensions sur la filière riz.
Pour ce qui est des chiffres, le ministre a confié que « les 8 milliards et d’autres charges notamment dues à la manutention et puis les frais connexes, si vous ajoutez ces frais-là moins les 1. 300. 000.000 le reste est versé sur un compte dans les livres de l’UTB ouvert par le Trésor. Ça nous a permis à l’époque d’étonner certains pays, mes collègues de la sous-région me demandaient Monsieur le Ministre qu’est-ce que vous avez fait puisqu’ils venaient même chercher de l’huile végétale chez nous. Il y avait une certaine politique mise en œuvre pour que nos populations n’aient pas à choisir entre mourir de faim et mourir de covid. Ça a été réfléchi. Voilà donc le travail fait par rapport au riz. Ce riz n’a pas été distribué mais mis à la disposition de nos populations sur toute l’étendue du territoire. On faisait vérifier chaque semaine les stocks disponibles dans les régions par le biais de nos Directeurs régionaux agriculture et commerce. Nous avons d’ailleurs les intitulés du compte sur lequel les fonds sont versés ».