Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU condamne les actes de haine religieuse
Deux semaines après qu’un réfugié irakien a brûlé des pages du Coran en Suède, le Conseil de l’ONU a adopté ce mercredi une résolution condamnant les autodafés du Coran et autres actes de haine religieuse.

La résolution condamne « tout plaidoyer ou manifestation de haine religieuse » et mentionne des « actes récents, publics, ou prémédités, qui ont désacralisé le Coran ». Une référence à l’autodafé d’un exemplaire du livre saint en Suède il y a deux semaines par un Irakien réfugié dans le pays devant la plus grande mosquée de Stockholm et pendant la journée de l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans à travers le monde.
L’affaire avait suscité l’indignation d’une partie du monde musulman et des manifestations monstres avaient eu lieu au Pakistan ou contre l’ambassade de Suède en Irak. Elle vient s’ajouter à d’autres épisodes jugés offensants dans certains pays musulmans comme la publication dans la presse des caricatures du prophète Mahomet.
Le Conseil des #droitsdelhomme
-adopte une résolution sur la lutte contre la haine religieuse constituant une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence
-se penche sur les situations en RCA & Ukraine
« Liberté d’expression »
Le texte initié par le Pakistan a été adopté par 28 des 47 membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Si la Chine ou l’Inde ont voté pour, certains, comme le Bénin, se sont abstenus. D’autres ont, en revanche, voté contre. C’est le cas de la France, du Royaume-Uni ou des États-Unis qui, tout en condamnant ces actes, ont mis en avant la liberté d’expression. « Nous regrettons de devoir voter contre ce texte déséquilibré, mais il est en contradiction avec des positions que nous adoptons depuis longtemps sur la liberté d’expression », a déclaré l’ambassadrice américaine Michèle Taylor.
Certains pays latino-américains se sont abstenus, dont le Mexique et le Honduras, estimant – tout comme les pays occidentaux – qu’il aurait fallu plus de temps pour négocier et parvenir à un consensus. Le Mexique a affirmé jeudi avant le vote que « toute expression critique des religions ne constitue pas en soi une incitation à la violence et à la discrimination ».
Le texte appelle les pays qui ne l’auraient pas fait à adopter des lois pour traduire en justice les auteurs de ces manifestations de haine religieuse, mais elle n’a pas de valeur contraignante. Aucun des États ne sera forcé de changer sa législation.