Mondial: contre le Brésil, les Bleues face au premier tournant de l’ère Hervé Renard

À la veille d’affronter le Brésil samedi 29 juillet, l’équipe de France féminine de football est toujours dans le doute. Alors que le match sera déterminant pour l’avenir des Bleues dans la compétition et concernant leurs chances de voir les huitièmes de finale, le staff et le groupe est toujours en recherche de certitudes. Et ce, jusqu’à la présence, ou non, de la capitaine Wendie Renard dans le onze de départ.

La réaction ou l’angoisse. Mal embarquée dans sa Coupe du monde après un premier nul décevant contre la Jamaïque, l’équipe de France féminine aborde sans certitudes le gros morceau du groupe F, le Brésil. Samedi 28 juillet (12 heures) à Brisbane, devant 50 000 spectateurs, les Bleues feront face au véritable tournant de l’ère Hervé Renard.

Le staff français

Quatre ans après le mémorable France-Brésil du Mondial en France, une victoire 2-1 après prolongation en huitième de finale au Havre, et 25 ans après celui des hommes en finale en 1998, les tricolores ont beaucoup à perdre dans cette affiche cinq étoiles. Une défaite contre la Seleçao de la légende Marta sonnerait la fin des espoirs de première place de la poule et condamnerait les Bleues, au mieux, à un huitième de finale probable face aux redoutées Allemandes.

Au mieux, car la peur d’une catastrophique élimination dès la phase de groupes, une première depuis vingt ans, existe bel et bien. Les Bleues n’auraient plus leur destin en main, même en cas de victoire contre le modeste Panama le 2 août, en clôture du premier tour. En revanche, un succès contre les Sud-Américaines, 8e nation mondiale qui n’a jamais battu les Bleues, ouvrirait grand les portes de la phase finale, sans doute avec la première place du groupe.

En plein samedi de chassé-croisé estival en France, le sélectionneur reste persuadé d’avoir pris le bon itinéraire en direction d’un premier trophée international, le rêve d’une génération talentueuse et d’une Fédération ambitieuse. « Il n’y a pas de stress à avoir », temporise Hervé Renard. « Une Coupe du monde, ça se vit intensément. Ce sont des moments inoubliables, qui peuvent être fantastiques, donc il faut se libérer. À nous d’être nous-mêmes », a-t-il poursuivi.

Mais les bagages des Bleues sont assez lourds sur la route du Brisbane Stadium, entre les doutes nés du premier match assez insipide, inquiétant offensivement, et surtout les blessures. En additionnant les absences et les pépins physiques subis depuis le début de la préparation (Amandine Henry, Delphine Cascarino, Marie-Antoinette Katoto…), le staff pourrait concocter un sacré onze de départ.

Pour ne rien arranger, le groupe est suspendu à l’état de forme de sa capitaine et défenseure centrale, Wendie Renard, et ses 147 sélections. La Martiniquaise, diminuée par un « pépin » au mollet gauche, « connaît son corps » et « prendra la décision » elle-même en vue d’une titularisation, a précisé Hervé Renard. Mais « on a besoin d’elle », a-t-il lancé, relançant la partie de poker menteur débutée depuis lundi quant à l’état réel de cette cadre des Bleues, 15 fois championne de France et huit fois championne d’Europe avec son club.

« Elle se prépare comme si elle allait jouer. On a l’avantage d’avoir quelqu’un qui connaît bien son corps », positive auprès de l’AFP Jean-Michel Aulas, responsable de la délégation en Australie et proche de Renard pour l’avoir eue dans ses rangs comme président de l’OL. Ces derniers jours, l’hypothèse de la voir débuter, quitte à rester au repos face au Panama, a été avancée par plusieurs sources proches des Bleues. L’expérience de la capitaine ne sera pas de trop contre la Seleçao, en tête du groupe après sa démonstration contre le Panama (4-0).

Sur le front de l’attaque, le duo Kadidiatou Diani-Eugénie Le Sommer tentera de convoquer le souvenir du France-Brésil de 2019, sommet émotionnel de l’édition précédente, un soir de juin où près de 12 millions de personnes avaient allumé leur télé pour voir Amandine Henry délivrer les Bleues en prolongation. Quatre ans plus tard, sans Henry blessée, sans prolongation et devant deux à trois fois moins de téléspectateurs, la France rêve du même dénouement.

Rfi/Cécile Dolemé

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