Le Togo métamorphose sa fonction publique pour une administration plus agile
Le pays s’engage dans une réforme majeure de son appareil administratif avec l’adoption d’un projet de loi portant réforme du Statut général de la fonction publique. La décision, issue du Conseil des ministres le 20 décembre 2023 à Lomé, ouvre une nouvelle ère.
Cette initiative fait partie de la Feuille de route gouvernementale 2020-2025 qui vise à moderniser et renforcer les structures du pays. Précisément, l’axe 3 et son projet stratégique P34, axé sur l’attraction et le développement des compétences et des talents au sein de la fonction publique.
Selon le gouvernement, le statut général de la fonction publique, tel qu’édicté par la loi n°2013-002 du 21 janvier 2013, a montré des insuffisances et des faiblesses dans sa mise en pratique, justifiant ainsi la nécessité d’une refonte complète.
Objectifs de la réforme
Les modifications apportées au Statut général de la fonction publique ont pour objectif principal d’améliorer la cohérence d’ensemble et l’application de ce dernier. La refonte va promouvoir une culture de performance et de rendement en mettant en place des évaluations basées sur des critères préétablis. Le gouvernement ambitionne de renforcer le système d’imprégnation, de formation et de perfectionnement au début et tout au long de la carrière des fonctionnaires.
Une des grandes nouveautés de la réforme réside dans l’amélioration des procédures de recrutement. L’objectif est d’optimiser l’attraction et la rétention des talents dans la fonction publique, tout en prenant en compte les besoins spécifiques des différentes régions du pays. De plus, un Conseil de santé de la fonction publique est instauré pour garantir une meilleure prise en charge des fonctionnaires sur le plan médical.
270 milliards FCFA alloués d’ici 2025
Le gouvernement prévoit d’allouer 270 milliards de francs d’ici 2025 comme masse salariale des agents de l’administration publique. Les charges liées aux traitements du personnel, estimées à 253 milliards en 2022, devraient progresser à 263 milliards en 2023, 268 milliards en 2024, pour atteindre 270 milliards en 2025, soit une hausse de 6 % sur cette période.
Cette augmentation s’explique notamment par la prise en compte de l’effet financier de l’allocation de départ à la retraite des agents de l’État, des recrutements sectoriels et de la révision de la situation administrative du personnel de l’État.
La démarche s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement des capacités et des compétences au sein de l’administration publique, avec le recrutement de plus de 2 500 nouveaux fonctionnaires.
En se référant à l’opération exhaustive de recensement des fonctionnaires datant de novembre 2011, on estime que l’ensemble du personnel varie entre 54 000 et 60 000 agents. En décembre 2020, le pays s’est doté d’un nouveau Code du travail. Les changements apportés profitent aux travailleurs, notamment en termes d’assurance maladie obligatoire et des mécanismes de prévention et de résolution des conflits collectifs au travail.