<<  réussir là où c'est difficile, je crois que c'est ça aussi  qui fait ma féminité >> Naka TOMGUE

Togolaise, Naka TOMGUE, affectueusement appelée « tata Fati » est l’une des rares femmes géomètres de la sphère des géomètres au Togo. Après son baccalauréat deuxième partie, série D ( Bac D), elle a entamé ses études supérieures  en géographie à l’université de Lomé où elle a passé avec succès deux ans avant d’opter rapidement pour un Brevet d’études supérieure BTS en Topographie, Géométrie. Son dynamisme et sa bravoure a fait d’elle une qualité recherchée de son domaine.

Dans cette interview, elle  nous, malgré sa réserve et sa résistance à notre micro, de  sa passion, ses défis, mais aussi dire à la jeune fille que c’est possible de réussir dans des secteurs d’activités où on a tendance à voir que des hommes. » Il faut juste oser et rester tenaces  » nous disait-elle.

TOMGUE Naka

Vision d’Afrique : Pourrions-nous avoir une brièvement idée de vous? 

Madame Naka TOMGUE : Je suis TOMGUE Naka , d’aucun m’appellent affectueusement par le prénom de ma grande mère  FATI, paraît-il que je la ressemble beaucoup.  J’ai eu mon baccalauréat D ici a Lomé, après deux ans passés à  la Faculté de géographie à l’université de Lomé, j’ai choisi faire un BTS en Topographie Géométrie, ce qui m’a valu un diplôme me donnant droit à des stages dans des cabinets  Géomètres  à Lomé. Également dans la foulée, j’ai eu la grâce d’obtenir un stage au service du cadastre  où le   sort sur mon avenir professionnel va se jouer. C’est ici l’occasion pour moi d’exprimer ma reconnaissance à l’intuition qui m’a permis de poursuivre ma formation à l’Institut de Formation Fiscale et Douanière de l’Office Togolais des Recettes ( IFFD – OTR)  où  j’ai obtenu mon diplôme mon diplôme d’études supérieures des professionnels des finances publiques ; spécialité Géomètre Topographe. Je suis togolaise…

Mme TOMGUE NAKA

Vision d’Afrique :

 Comment êtes-vous arrivées dans  le secteur du foncier, vous entant que femme?

Naka TOMGUE : j’ai connu un parcours atypique ; je n’avais pas une idée du secteur où je suis aujourd’hui. J’allais à l’école comme toute autre fille (de manière générale) ,pourvu que j’ai mes diplômes et si Dieu le veut, trouver un emploi et rester dans un bureau. Je précise que je n’avais pas trop fait avec mes parents biologiques. Beaucoup pouvaient attendre peu de moi car je n’avais aucun parcours très brillant qui pouvait laisser parier sur ma réussite, pas que je n’étais pas  intelligente, au  contraire ; je travaillais trop plus que je ne devrais, j’étais presque une mère de maison et à la fois élève. ..J’ai eu déjà à participer à des  cours de répétition à crédit par faute de moyen (ma reconnaissance à ces professeurs qui ont cru en moi et m’avaient offert leur cours gracieusement) 

 Je dirai que c’est après mes deux années passée à l’université qu’il était question que j’aille faire un BTS. C’est le lieu de dire un grand merci à mes parents ; surtout mes oncles qui ont su m’orienter très tôt vers un domaine que je pouvais considérer à l’époque de compliqué mais aujourd’hui, je leur donne raison. Je ne nommerai personne, mais ils savent de quoi je parle. 

Donc vous comprenez que c’est après mon BTS en Topographie Géométrie que le dur a commencé. Je ne l’avais pas choisi avant, mais la vie m’a orienté, et m’a bien orientée d’ailleurs.

Vision d’Afrique : Est-ce facile d’être une femme géomètre ?

Tout d’abord, aucun secteur d’activité n’est facile ; c’est d’ailleurs là la nature du travail. Qui parle de Géomètre Topographe, parle du terrain et qui parle du terrain parle de toutes les difficultés qui y va avec. Tu es à la fois sur le terrain, dans la brousse si possible mais aussi au bureau sur ton ordinateur pour désigner le plan des espaces mesurés ou étudiés. 

 Un ou une géomètre ne choisit pas son chantier, c’est où besoin est. Donc il peut vous arriver de vous retrouver sur dans terrains difficiles : de la boue, des ronces et même des fois des pièges des chasseurs, vous êtes exposés à tout ça.

Sous la pluie, sous le soleil, vous avez obligation de résultat.

Vision d’Afrique : quelles peuvent êtres des difficultés que vous rencontrez souvent sur le terrain ?

TOMGUE Naka: les difficultés sont multiples et de tous ordre. Je vous parlais tantôt des terrains qui sont difficiles d’accès (chemin difficile, terrain très difficile à raison des embûches, épines, boues, l’eau  etc…) en plus de cela, l’intolérance de la météo des fois. Je rappelle que vous n’êtes pas dans votre secteur privé à vous ; l’employeur a un objectif à atteindre et c’est une course quotidienne. Chaque matin les requérants sont là et ils n’ont pas besoin de savoir que tu es fatiguée ou avoir été sur un terrain compliqué la veille. Chaque jour avec ses dossiers

Sur le terrain vous devez gérer les humeurs des requérants. Chaque jour vous rencontrez de différentes personnes avec leurs humeurs et vous devez être calme et apprendre à les gérer pour ne pas être désagréable avec qui que ce soit. 

Vision d’Afrique : visiblement, vous êtes une femme dynamique dans votre domaine avec une apparence désirable, comment gérez-vous les intentions masculines sur le terrain ?

TOMGUE naka : je crois que dans la vie, il faut savoir qui vous êtes, ce que vous voulez et vous et où vous voulez allez exactement. Les hommes sont libres de vous faire des compliments et avances; à vous de savoir qui vous êtes. Je ne mélange pas le sentiment et ma profession, mais je dois être courtoise, gentille et polie à l’égard de tout le monde pour ne pas causer du tort à qui que ce soit. L’essentiel pour moi, c’est de réussir ma tâche. Les poursuites masculines, on ne pourra pas les refuser. Il faut savoir juste se prendre. D’ailleurs, j’ai déjà un homme bien fait qui répond à tous mes goûts, je ne sais pas ce que mes pensées iraient encore chercher ailleurs (rire)

Vision d’Afrique : pensez qu’Ilya des personnes qui ont joué un grand rôle dans votre réussite ?

TOMGUE  Naka : bien-sûr que ; je dirai que tous ceux qui ont traversé ma vie ont d’une manière ou d’une autre contribué à cet édifice que je suis. Je ne nommerai précisément personne maintenant, mais je crois que je dois tout à mon Dieu, à mes parents biologiques comme naturels et aussi certains de mes devanciers qui m’ont surtout fait avaler les pilules  d’endurance, du courage et de la détermination… Je leur dois beaucoup !

Vision d’Afrique : qu’avez-vous à la jeunesse, surtout féminine ?

TOMGUE Naka : je dirai qu’aucun secteur d’activité n’est réservé qu’aux hommes. Tout est question de choix de vie. Savoir quelle ne doit rien attendre de personne mais que beaucoup attendront d’elle, alors au travail ! 

Merci Madame

 C’est moi!

Propos recueillis par Dieudonné SEWONOU pour VISION d’AFRIQUE

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