80 ans du Débarquement de la Normabdie
Avec les cérémonies de commémorations des 80 ans du Débarquement en Normandie, Emmanuel Macron est au centre du jeu diplomatique mondial. Ce jeudi 6 juin pour le D-Day, le chef de l’État va s’afficher sur les plages normandes en compagnie de ses homologues américain Joe Biden et ukrainien Volodymyr Zelensky. Une séquence importante pour le président français.
Ce jeudi 6 juin, tous les regards vont être tournés vers Omaha Beach, la plage mythique du débarquement, où Emmanuel Macron va prononcer un discours face à quelques vétérans centenaires, ultimes témoins de cet assaut libérateur, auxquels le président de la République va rendre hommage.
Devant aussi un parterre de chefs d’État et de gouvernements, Joe Biden en tête qui a quitté la campagne électorale outre-Atlantique, le temps d’honorer les soldats américains et de prolonger cet événement par une visite d’État en France.
Mémoire

Ce moment de mémoire pour ne pas oublier les destins soudés des pays alliés contre l’occupant nazi arrive alors que de l’autre côté de l’Europe, l’Ukraine cherche à se libérer de l’envahisseur russe. La présence de Volodymyr Zelensky ce jeudi en Normandie donne à ces cérémonies une tonalité particulière. Elle va permettre à Emmanuel Macron de rappeler que la paix n’est jamais acquise.
Quatre-vingts ans après le D-Day, le chef de l’État a une occasion de mettre la France aux avant-postes du soutien à l’Ukraine car selon lui, en Ukraine se joue aussi la sécurité de la France. Un message qu’il ne cesse de marteler dans la campagne des élections européennes, qu’il rappellera sûrement aussi lors de l’interview télévisée qu’il va donner ce jeudi soir, au risque d’être accusé d’utiliser la tribune du Débarquement à des fins électorales.
À Saint-Lô, Emmanuel Macron a rendu hommage à la «capitale des ruines»
Ce mercredi 5 juin, Emmanuel Macron a lancé les cérémonies de commémorations des 80 ans du Débarquement en Normandie. Le président de la République s’est notamment rendu à Saint-Lô, la « capitale des ruines », entièrement détruite le 6 juin 1944. Face à lui, une chorale des écoles primaires de Saint-Lô a donné de la voix. Des enfants qui incarnent l’espoir au moment où le chef de l’État est venu rendre hommage à cette ville martyre.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, un déluge de bombes s’est abattu sur la cité, laissant des habitants hagards au lendemain du bombardement, comme le raconte un Saint-Lois dans un texte lu par un acteur de la Comédie-Française : « Le commandant, une pioche à la main, essaie de dégager un garçon de 16 ans, pris sous des enchevêtrements de poutres. Il y a des cadavres un peu partout dans ces ruines. Je reste un moment avec les sauveteurs et soudain, près d’un pan de mur, j’entends de faibles cris : « Au secours ! » Je ne connais rien de plus atroce que ce cri étouffé, muré comme dans une cave. Alors que 20 mètres de déblais, rendent toute intervention inutile. »
C’est à Saint-Lô qu’Emmanuel Macron a voulu dire la reconnaissance de la Nation à tous ces civils morts pour que la France soit libérée : « L’été 1944 fut celui des 13 000 civils morts, disparus au cours de cette bataille, où le sort du monde se joue. » Pour ces commémorations, Emmanuel Macron veut saluer toutes les dimensions de la mémoire associée au Débarquement.