Réunion régionale à Lomé : Vers une gestion sécurisée et durable des munitions en Afrique de l’Ouest et du Centre
(MEDIATOPNEWS) – Le mercredi 4 septembre 2024, Lomé, capitale du Togo, a accueilli une réunion régionale d’envergure sur la mise en œuvre du Cadre mondial pour la gestion des munitions classiques. Cette rencontre, organisée par le Bureau des affaires de désarmement des Nations Unies (UNODA) et son Centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), avec le soutien de l’Allemagne, a rassemblé des représentants des États d’Afrique de l’Ouest et du Centre, ainsi que des organisations internationales, régionales, et de la société civile.

L’objectif principal de cette réunion était de discuter des priorités régionales et des besoins spécifiques pour traduire les engagements politiques du cadre mondial en actions concrètes. Adopté en décembre 2023 par l’Assemblée générale des Nations Unies, ce cadre vise à renforcer la gestion des munitions classiques tout au long de leur cycle de vie, de la fabrication à la destruction, en passant par le stockage et le transfert, afin de garantir une meilleure sécurité collective.
Un enjeu crucial pour la sécurité régionale et internationale
L’ambassadeur Calixte Batossie Madjoulba, ministre togolais de la Sécurité et de la Protection civile, a présidé la cérémonie d’ouverture. Dans son allocution, il a souligné l’importance cruciale de cette initiative pour la stabilité et la sécurité en Afrique. « Que vaut une arme sans munition ? », a-t-il interrogé, illustrant ainsi la nécessité impérieuse d’une gestion rigoureuse des munitions pour éviter leur détournement à des fins criminelles ou terroristes.
Cette réunion s’inscrit dans un contexte de préoccupations croissantes face aux défis posés par le détournement et le trafic illicite de munitions, notamment en Afrique de l’Ouest et Centrale, où ces activités alimentent les conflits armés, la violence et le terrorisme. Les risques inhérents aux munitions, tels que leur utilisation dans des engins explosifs improvisés par des acteurs non étatiques, ont provoqué de lourdes pertes humaines et de vastes destructions.

Des échanges pour une approche concertée
Durant deux jours, les participants ont exploré les quinze objectifs du Cadre global, notamment la promotion de la durabilité, de la sécurité et de la sûreté dans la gestion des munitions. Les discussions ont porté sur la mise en place de systèmes robustes de marquage et d’enregistrement pour améliorer la traçabilité des munitions et réduire les risques de détournement, en favorisant la transparence au sein des chaînes d’approvisionnement.
Les participants ont également examiné les moyens d’améliorer la gestion des stocks afin de prévenir les explosions imprévues sur les sites de munitions, un problème récurrent dans plusieurs pays du continent. Des mécanismes de partage d’informations et de coopération régionale ont été évoqués pour faciliter la coordination des efforts.
Vers une meilleure intégration des dimensions genre et inclusion
Parmi les sujets abordés, la réunion a insisté sur l’intégration des considérations de genre dans la gestion des munitions. L’inclusion des femmes dans ces processus est apparue comme une priorité, renforçant ainsi l’efficacité des initiatives de désarmement et de sécurité.
Cette rencontre marque une étape clé dans la préparation des États africains à la réunion mondiale qui se tiendra l’année prochaine au siège des Nations Unies à New York. Celle-ci sera l’occasion de lancer un processus de suivi et de révision du Cadre mondial.
En œuvrant pour une gestion sécurisée et durable des munitions, cette initiative contribuera à renforcer la paix, la sécurité et le développement durable, non seulement en Afrique, mais à l’échelle mondiale.
DJAMA Bonito