Vers une meilleure intégration des jeunes diplômés : validation du rapport sur la transition vers la vie active
Ce jeudi 17 octobre 2024 à Lomé, ont été présentés les travaux de validation du rapport de l’enquête nationale sur la transition des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle vers la vie active. Lancée officiellement le 8 août dernier, cette enquête s’inscrit dans la continuité des précédentes éditions de 2014 et 2019, avec des avancées significatives, notamment dans la méthodologie adoptée.
Pour cette troisième édition, de nouveaux indicateurs ont été élaborés et, pour la première fois, les établissements privés de l’enseignement supérieur ont été inclus dans le périmètre de l’étude. L’enquête s’inscrit dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD), en particulier l’ODD 8, et dans le cadre de la feuille de route gouvernementale, notamment l’axe stratégique visant à dynamiser la création d’emplois en s’appuyant sur les forces économiques du Togo.
Des résultats préoccupants pour le marché de l’emploi
Selon le professeur Sena Yawo AKAKPO-NUMADO, Secrétaire technique permanent du plan sectoriel de l’éducation, « les résultats obtenus doivent permettre d’adapter et de renforcer l’offre éducative afin de mieux correspondre aux besoins du marché de l’emploi ». L’étude révèle un taux alarmant de sous-emploi, particulièrement dans l’enseignement supérieur, où plus de 8 diplômés sur 10 se retrouvent dans des emplois qui ne correspondent pas aux compétences acquises lors de leur formation. Dans l’enseignement technique et la formation professionnelle, la situation est également préoccupante, avec plus de 5 diplômés sur 10 en situation de sous-emploi invisible, bien que des disparités existent selon les diplômes et les domaines d’études.
Ces résultats pointent du doigt la nécessité d’une révision urgente des orientations pédagogiques et des programmes de formation. Le défi majeur consiste à aligner les cursus avec les besoins réels du marché du travail, tout en renforçant les systèmes de diplômation et de certification.
Perspectives et engagements pour 2025
L’enquête, qui a ciblé les diplômés de la promotion 2018-2019, vise à évaluer leur situation professionnelle actuelle. Cette analyse ouvre la voie à plusieurs réformes structurantes, notamment la révision des curricula pour mieux répondre aux secteurs porteurs d’emploi, la réforme des mécanismes de certification, ainsi que le renforcement des structures dédiées à l’insertion professionnelle des jeunes diplômés.
La validation de ce rapport a été présidée par le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, Isaac TCHIAKPE. Selon lui, « cette étude vise principalement à évaluer le taux d’insertion professionnelle des diplômés, à identifier les secteurs d’activité dans lesquels ils évoluent, et à déterminer les besoins en matière de formation continue ».
L’ambition d’une éducation en phase avec le marché du travail
Sous la vision éclairée du Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, et conformément aux orientations gouvernementales, l’objectif est d’offrir d’ici 2025 une éducation accessible à un plus grand nombre de Togolais, et mieux adaptée aux réalités du marché du travail. L’accent est mis sur l’enseignement technique et la formation professionnelle, avec pour ambition que 80 % des diplômés de ces filières accèdent à des emplois en adéquation avec leurs compétences.
Ce projet a été rendu possible grâce au soutien des partenaires techniques et financiers du secteur éducatif, et notamment à l’appui décisif de la Banque mondiale à travers le Programme d’amélioration de la qualité et de l’équité de l’éducation de base (PAQEEB).
En somme, cette enquête constitue un outil précieux pour redéfinir les priorités éducatives et améliorer l’insertion professionnelle des jeunes diplômés, tout en plaçant l’emploi au cœur des politiques publiques.