Togo : Réforme en vue pour l’enseignement dans les écoles islamiques – Vers une structuration de l’éducation musulmane
Le 6 novembre 2024, l’Union Musulmane du Togo (UMT) a tenu une rencontre déterminante avec les promoteurs et directeurs des écoles islamiques du Grand-Lomé. Dernière étape d’une série de discussions à l’échelle nationale, cette rencontre avait pour but d’analyser et de proposer des solutions pour réorganiser le système éducatif des écoles islamiques du pays.

En effet, il y a plusieurs mois, le ministre des Enseignements Primaire et Secondaire, Professeur Komla Dodzi Kokoroko, avait sollicité une régulation spécifique pour les écoles islamiques, pointant l’absence de cadre juridique et de direction formelle pour gérer ce type d’établissement. Cette demande visait à combler le vide administratif qui limite l’intervention du ministère dans la gestion et le suivi de ces institutions éducatives islamiques.
En réponse, l’UMT a élaboré un ensemble de textes règlementaires soumis aux ministres en charge de l’enseignement primaire, secondaire et technique. Suite à cette démarche, le ministère a encouragé le comité de pilotage de l’enseignement islamique à organiser des échanges nationaux pour recueillir les avis des acteurs de terrain.
Au cours de la rencontre, le Professeur Sam-Dja Alilou Cissé, président du comité de pilotage, a exposé cinq constats majeurs qui freinent le développement et l’organisation des écoles islamiques :
- Absence de structure et d’organisation : Les écoles islamiques ne sont pas correctement structurées, rendant leur gestion complexe.
- Lacunes dans les programmes d’enseignement : Il n’existe aucune uniformisation des contenus pédagogiques, laissant chaque établissement libre de ses choix en matière de programmes.
- Diversité des systèmes d’évaluation : Les pratiques d’évaluation varient considérablement d’une école à l’autre, compliquant l’harmonisation des résultats académiques.
- Ignorance de la carte scolaire : Les établissements islamiques ne respectent pas les régulations géographiques établies pour la répartition des écoles, ce qui peut nuire à l’équilibre territorial en matière d’éducation.
- Non-respect des textes administratifs : Les écoles islamiques doivent appliquer les directives ministérielles, notamment celles concernant l’interdiction des téléphones portables, la consommation de stupéfiants, et le respect des règlements de base dans les établissements scolaires.

Face à ces constats, Prof. Cissé a exhorté les responsables des écoles à appliquer strictement les directives énoncées pour éviter les dérives et pour renforcer la qualité de l’enseignement islamique. Ces discussions ont permis de poser les bases d’une réforme nécessaire qui viserait à encadrer et uniformiser l’enseignement dans les écoles islamiques, dans l’intérêt des élèves et pour une meilleure intégration du système éducatif islamique au sein de la réglementation nationale.
Cette série de réformes pourrait marquer un tournant pour les écoles islamiques au Togo, en favorisant une éducation structurée et conforme aux normes administratives, contribuant ainsi à un environnement éducatif plus sécurisé et régulé.
Dodji KET