Conférence Mondiale à Doha : Protéger et Renforcer la Famille Face aux Grands Défis Contemporains »
La Conférence sur la famille et les mégatendances contemporaines, organisée en commémoration du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille, a réuni à Doha plus de 2 000 experts et décideurs venus discuter des défis majeurs affectant les familles dans le monde. Cet événement, sous l’égide de l’Institut international de la famille de Doha (DIFI) en partenariat avec le ministère du Développement social et de la Famille, le ministère des Affaires étrangères et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), a exploré des politiques et programmes visant à renforcer la famille, cœur de la société.
L’événement a attiré des personnalités de renom, dont Son Excellence Shanaz Ibrahim Ahmed, Première dame d’Irak ; Son Excellence Maya Morsi, ministre de la Solidarité sociale d’Égypte ; et d’autres ministres et dignitaires du monde arabe. La présidente de la Fondation du Qatar, Son Altesse Sheikha Moza bint Nasser, a ouvert la conférence en rappelant que les familles de toutes régions partagent des préoccupations communes face aux défis actuels. Elle a souligné les effets négatifs de la technologie et les menaces pesant sur les identités culturelles dans un monde globalisé.
Des rapports de recherche récents publiés par l’Université Duke et le DIFI révèlent que 84 % des parents de la région s’inquiètent de l’impact des écrans sur les relations familiales, et 67 % craignent une érosion des valeurs traditionnelles à l’ère du numérique.

La vice-secrétaire générale de l’ONU, Son Excellence Amina J. Mohammed, a plaidé pour une action globale pour soutenir les familles, rappelant les souffrances des femmes et enfants affectés par les conflits dans des zones telles que Gaza, le Soudan, l’Ukraine, et le Myanmar. Elle a insisté sur l’obligation de faire de la famille une priorité mondiale.
Durant deux jours, les participants ont abordé quatre mégatendances – évolution technologique, changement démographique, migration et urbanisation, et changement climatique – en mesurant leurs effets sur les familles. Maimoonah Khalil Al Khalil, secrétaire générale du Conseil des affaires familiales d’Arabie saoudite, a souligné que la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale influence les taux de fécondité, d’âge de mariage, et de divorce. Elle a appelé à des politiques de travail flexibles pour soutenir les familles.
Lors d’une session consacrée à l’impact des conflits, la chercheuse palestinienne Dr Nour Naim, directrice de l’AI Minds Academy, a exposé la résilience des familles à Gaza. Elle a décrit la solidarité et l’entraide qui maintiennent une société forte malgré les conflits, des valeurs qui devraient, selon elle, être étudiées en sociologie mondiale.
Le changement climatique a aussi fait l’objet de discussions. Son Excellence Mahinur Özdemir Göktaş, ministre de la Famille et des Services sociaux de Turquie, a plaidé pour une responsabilité collective, des politiques environnementales solides et une coopération internationale pour relever les défis liés aux migrations climatiques, à la sécurité alimentaire et à l’eau. Mohammed Behnassi, expert environnemental marocain, a quant à lui souligné l’importance de comprendre l’interdépendance entre climat, migration et conflits.
La conférence s’est conclue sur l’« Appel à l’action de Doha », recommandant aux gouvernements de promouvoir des politiques centrées sur la famille pour permettre à celle-ci de jouer un rôle actif dans le développement durable. Ces recommandations seront désormais partagées avec les gouvernements et décideurs politiques afin de renforcer les capacités des familles à travers le monde.
Ilyame OURO-LOWAN