Visa américain : Lomé réagit à l’élargissement des restrictions imposées par Washington
La récente décision des États-Unis d’imposer des restrictions de visas à plusieurs pays africains, dont le Togo, a suscité une réaction officielle de la diplomatie togolaise. Le ministre des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey, s’est exprimé à ce sujet le 5 juin 2025 via le réseau social X (anciennement Twitter), soulignant que cette mesure trouve sa source dans des comportements individuels de certains ressortissants togolais.

« Chaque pays a droit au respect de ses frontières et de ses lois », a déclaré le chef de la diplomatie, reconnaissant la légitimité de la décision prise par l’administration américaine. Selon lui, des dépassements de durée de séjour par certains Togolais sont à l’origine de cette sanction, laquelle impacte les relations bilatérales avec « l’un des partenaires les plus solides » du Togo.
L’annonce américaine, rendue publique le 4 juin, s’inscrit dans un renforcement des politiques migratoires initié depuis plusieurs années par les États-Unis. Elle vise une douzaine de pays, principalement africains, et repose sur deux motifs principaux : le taux élevé de dépassement de visas temporaires et l’insuffisance de coopération de certains États dans le processus de réadmission de leurs citoyens en situation irrégulière sur le sol américain.
Dans le cas du Togo, cette restriction ne se traduit pas par une interdiction totale d’entrée sur le territoire américain, mais par une limitation d’accès à certains types de visas non-immigrants, en particulier les visas touristiques, les visas de travail temporaire (notamment H-2A et H-2B) ainsi que ceux liés aux études et aux échanges culturels. Cette mesure pourrait freiner les projets de nombreux jeunes Togolais aspirant à une formation ou à une expérience professionnelle aux États-Unis.

Ce durcissement intervient à un moment stratégique pour Lomé, qui s’efforce de renforcer son attractivité économique, d’attirer davantage d’investissements directs étrangers et de former une main-d’œuvre compétitive à l’international. Le ministre togolais des Affaires étrangères a donc appelé à une prise de conscience collective : « Nous devons nous efforcer de surmonter ce défi, car il en va de l’image du pays à l’extérieur. »
La réponse du gouvernement togolais se veut à la fois mesurée et responsable. Elle rappelle que, malgré les tensions provoquées par ces restrictions, la relation avec Washington reste d’une importance capitale dans les domaines diplomatique, sécuritaire et économique.
En parallèle, des efforts pourraient être envisagés pour renforcer la sensibilisation des voyageurs togolais aux règles migratoires des pays partenaires, dans une dynamique de prévention et de coopération constructive avec les autorités étrangères.
YOUKPELI