Pascal Agboyibor, figure togolaise clé dans les négociations entre la RDC et les États-Unis sur les minerais stratégiques
L’avocat d’affaires franco-togolais Pascal Agboyibor a été nommé, depuis le 12 mai 2025, membre de la cellule stratégique chargée de piloter les négociations en cours entre la République démocratique du Congo (RDC) et les États-Unis autour de l’exploitation des minerais critiques. Cette cellule présidentielle, composée de 22 membres, est appelée à superviser les pourparlers et à garantir l’exécution rigoureuse du futur accord entre Kinshasa et Washington.
Le partenariat envisagé vise à sécuriser l’accès des États-Unis aux ressources stratégiques congolaises — notamment le cobalt, le lithium et le coltan —, dans un contexte géopolitique tendu marqué par les conflits récurrents dans l’est de la RDC. Washington entend ainsi réduire sa dépendance vis-à-vis de certains circuits d’approvisionnement dominés par des puissances concurrentes, notamment la Chine.
Un avocat togolais dans le cœur du pouvoir congolais
Me Pascal Agboyibor, unique juriste au sein de cette instance de pilotage, siège aux côtés de figures de haut rang telles que le directeur de cabinet du président congolais, Anthony Nkinzo Kamole, la ministre des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner, le ministre des Mines Kizito Pakabomba, ainsi que les présidents des conseils d’administration de la Gécamines et de l’Arecoms.

Fondateur du prestigieux cabinet panafricain Asafo & Co., Pascal Agboyibor est reconnu comme l’un des avocats les plus influents du continent en matière de droit minier, de financement structuré et de grands projets d’infrastructure. Son expertise est régulièrement sollicitée par des gouvernements africains sur des dossiers à forte portée stratégique. En RDC, il a notamment joué un rôle central dans la renégociation du contrat de la mine de Tenke Fungurume entre la société publique Gécamines et le groupe chinois CMOC, un dossier complexe soldé par un règlement de 800 millions de dollars en faveur de l’État congolais.
En 2024, Me Agboyibor a été sacré pour la quatrième fois « avocat le plus influent de l’espace francophone africain » par le classement Africa Business+, qui souligne son rôle déterminant aux côtés des États dans des arbitrages de haute sensibilité.
Une présence togolaise dans les grandes manœuvres géopolitiques
Au-delà de l’expertise juridique, la nomination de Pascal Agboyibor illustre la montée en puissance de figures togolaises dans les dossiers géopolitiques africains. Son implication dans ce partenariat minier intervient alors que le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé est personnellement engagé dans la médiation entre la RDC et le Rwanda, dans l’objectif de désamorcer les tensions persistantes à l’est du Congo. Une mission de facilitation diplomatique qui conforte le rôle du Togo comme acteur discret mais influent sur la scène régionale.
Dans ce contexte de recomposition des alliances stratégiques, la participation active d’un juriste togolais à un accord d’envergure entre Kinshasa et Washington symbolise la place croissante qu’occupe le Togo dans les relations internationales, tant par l’entremise politique que par l’expertise technique de ses ressortissants.
Selon des sources proches du dossier, la signature de l’accord pourrait intervenir d’ici la fin juin 2025, ouvrant la voie à une nouvelle ère de coopération entre la RDC et les États-Unis, avec à la clé des enjeux économiques et diplomatiques considérables pour l’ensemble de la région.
TOESSI Adjovi