L’ambassadeur de l’Union européenne au Togo, convoqué
Les autorités togolaises ont convoqué, ce vendredi, l’ambassadeur de l’Union européenne au Togo, Gwilym Ceri Jones, pour protester contre ce qu’elles qualifient « d’ingérence ». La veille, le Parlement européen avait adopté une résolution appelant à la libération d’Abdoul Aziz Goma, citoyen irlando-togolais détenu depuis 2018.
Une résolution européenne qui fâche Lomé

Le Parlement européen a dénoncé les conditions de détention d’Abdoul Aziz Goma, arrêté après une manifestation organisée par l’opposition en 2018 contre la prolongation du nombre de mandats présidentiels, une manifestation interdite par les autorités.
Dans sa résolution, l’instance européenne fait état de « graves tortures » subies par le détenu et s’inquiète de la dégradation rapide de son état de santé. En grève de la faim depuis le 27 août, il souffrirait de dommages neurologiques, d’une sciatique prolongée et d’une mobilité réduite nécessitant une prise en charge médicale urgente.
La réaction ferme de Lomé
Face à cette dénonciation, le ministère togolais des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de l’Union européenne. Selon une source diplomatique à Lomé, il s’agissait d’obtenir des « explications claires » sur le sens de cette démarche européenne et de rappeler « que la justice togolaise s’exerce en toute indépendance ».
Des critiques relayées par l’ONU
Le cas d’Abdoul Aziz Goma a déjà été évoqué sur la scène internationale. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, avait, à plusieurs reprises, dénoncé sa détention. Dans une lettre adressée aux autorités togolaises en janvier 2024, elle précisait que l’intéressé n’avait pas lui-même pris part à la manifestation de 2018, mais qu’il aurait assumé les frais de logement de certains jeunes manifestants venus à Lomé.
Une affaire à dimension internationale
Après plus de six ans de détention provisoire, l’affaire Abdoul Aziz Goma prend une ampleur diplomatique, impliquant désormais non seulement l’Union européenne mais aussi les Nations unies. Tandis que Bruxelles appelle à sa libération immédiate, Lomé défend l’indépendance de sa justice, dans un climat de tensions qui pourrait peser sur les relations bilatérales entre le Togo et ses partenaires européens.
La REDACTION