Gestion transfrontalière : le Togo et le Bénin avancent vers une charte de l’eau du bassin du Mono

Le Togo et le Bénin ont engagé, depuis le mercredi 24 septembre 2025 à Lomé, des discussions techniques destinées à mieux encadrer l’exploitation concertée des ressources hydriques du bassin du Mono. Des experts des deux pays examinent, durant un atelier de deux jours, le rapport provisoire du guide méthodologique pour l’élaboration d’une charte de l’eau.

Prévenir les tensions autour d’une ressource partagée

S’étendant sur 24 300 km², dont 21 300 km² au Togo et 3 000 km² au Bénin, le bassin du Mono constitue une ressource vitale pour près de 4 millions d’habitants vivant dans les zones riveraines. Sa localisation frontalière en fait cependant une source potentielle de tensions si son exploitation n’est pas régulée.

« Si on ne s’entend pas sur la bonne gestion et l’équité, cela peut être source de conflits », a averti Nicolas Dadja Gnakpaou, directeur exécutif de l’Autorité du bassin du Mono (ABM).

Vers une gouvernance concertée de l’eau

Le guide actuellement à l’étude devrait conduire, à terme, à la mise en place d’une charte de l’eau, document fondateur qui fixera les modalités de coopération entre Lomé et Cotonou.

Selon Yao Ewonam Zegue, secrétaire général au ministère togolais de l’Eau et de l’Assainissement, ce futur cadre reposera sur plusieurs principes clés :

  • l’utilisation équitable et raisonnable des ressources ;
  • le partage systématique d’informations ;
  • la notification préalable des projets susceptibles d’avoir un impact sur le bassin.

Ces mesures visent à instaurer une gestion durable et pacifique du fleuve Mono, tout en tirant les leçons des tensions observées sur d’autres bassins transfrontaliers en Afrique et dans le monde.

Un enjeu écologique et climatique

Au-delà de la régulation, la charte aura également pour objectif de promouvoir les bonnes pratiques de gestion de l’eau, de préserver les écosystèmes et de renforcer la résilience des populations face aux effets du changement climatique. Le bassin du Mono, par sa richesse hydrique et sa biodiversité, constitue en effet un levier stratégique pour l’agriculture, l’énergie et l’approvisionnement en eau potable des communautés locales.

Ing Ilyame OURO-LOWAN

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