9ᵉ Congrès Panafricain à Lomé: un appel à un renouveau stratégique du panafricanisme

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9ᵉ Congrès Panafricain à Lomé: un appel à un renouveau stratégique du panafricanisme

Le 9ᵉ Congrès Panafricain a été officiellement lancé ce lundi au Palais des Congrès de Lomé, rassemblant plusieurs centaines de participants venus d’Afrique, de la diaspora, des Caraïbes, d’Amérique latine et d’autres espaces du monde afro-descendant. Cet événement majeur, considéré comme l’un des rendez-vous intellectuels et politiques les plus importants de la décennie pour le continent, confirme une fois de plus la capitale togolaise comme un pôle diplomatique et stratégique du panafricanisme contemporain.

Le discours de cadrage : revisiter les fondements idéologiques du panafricanisme

Dans son allocution introductive, le ministre togolais des Affaires étrangères, Prof. Robert Dussey, a posé les bases idéologiques des travaux du congrès. Il a rappelé que le panafricanisme, loin d’être un simple concept politique, est une idéologie née au sein de la diaspora, dans les luttes des Afro-descendants pour la dignité, la liberté et la reconnaissance.

« La chance que nous avons pour le panafricanisme, c’est que l’idée est née des Afro-descendants et non des Africains », a-t-il affirmé, saluant chaleureusement les délégations venues du Brésil, des Caraïbes, de la Colombie et des États-Unis.

Cette présence massive de la diaspora donne à ce congrès une dimension transcontinentale inédite, renforçant l’idée que le panafricanisme moderne ne peut se construire qu’à travers un dialogue profond entre le continent et ses diasporas.

Un moment d’émotion : le témoignage de la Vice-Présidente colombienne

La Vice-Présidente de la Colombie, Francia Elena Márquez Mina, figure emblématique des luttes afrodescendantes en Amérique du Sud, a livré un témoignage particulièrement poignant. En évoquant sa propre trajectoire personnelle, elle a rappelé le drame de la traite négrière, tout en soulignant la force du retour symbolique sur la terre d’origine :

« Mes ancêtres ont quitté cette terre dans des conditions d’esclavage, et aujourd’hui… je reviens comme la première femme Vice-Présidente de la République de Colombie », a-t-elle déclaré sous une salve d’applaudissements.

Elle a appelé les peuples africains et afro-descendants à transformer « des années d’injustice, d’inégalités raciales, d’oppression et d’exclusion », en un projet commun de justice, de dignité et d’émancipation.

Faure Gnassingbé appelle à un renouveau stratégique du panafricanisme

Dans son discours d’ouverture, le Président du Conseil, Faure Gnassingbé, a proposé une vision résolument moderne et ambitieuse du panafricanisme. Rappelant les siècles de dispersion, de résistance et de renaissance des peuples africains et de leurs diasporas, il a souligné que l’Afrique d’aujourd’hui est consciente de sa force collective, de sa jeunesse et de son potentiel.

Pour lui, le panafricanisme doit désormais être envisagé comme :

  • un impératif stratégique,
  • une réponse aux défis contemporains,
  • un outil pour renforcer la souveraineté africaine,
  • et une dynamique de transformation globale.

Le chef de l’État a insisté sur la nécessité :

  • de réformer profondément le multilatéralisme,
  • de mobiliser les ressources africaines pour sortir d’une dépendance structurelle,
  • de valoriser la diaspora comme partenaire stratégique du développement,
  • et de faire de la jeunesse africaine la locomotive du continent.

Il a également mis l’accent sur la reconquête du narratif africain, rappellant que maîtriser son histoire, c’est aussi maîtriser son avenir. Il a ensuite déclaré ouverts les travaux du Congrès, invitant les participants à faire de Lomé un lieu d’unité, de vision et d’action.

Un congrès riche en enjeux et en perspectives

Pendant cinq jours, panels, ateliers thématiques, sessions plénières et échanges stratégiques structureront les discussions autour de plusieurs axes majeurs :

  • l’intégration politique et économique de l’Afrique,
  • la souveraineté et l’autonomie stratégique du continent,
  • la justice raciale et la réparation historique,
  • l’innovation et la transformation numérique,
  • le rôle central des diasporas dans la construction d’un espace panafricain cohérent,
  • ainsi que les nouvelles dynamiques géopolitiques qui redéfinissent la place de l’Afrique dans le monde.

Lomé, déjà reconnue pour son rôle dans la diplomatie régionale et internationale, devient ainsi le cœur battant d’un panafricanisme renouvelé, ouvert sur les défis du XXIᵉ siècle et porteur d’une ambition collective :
construire une Afrique unie, souveraine, innovante et fière de son héritage commun avec ses diasporas.

ADAMS

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