Renouveau panafricain : la jeunesse appelée à bâtir une Afrique forte et souveraine
La jeunesse universitaire togolaise a été mise à l’honneur lors de la deuxième journée du 9ᵉ Congrès panafricain, tenue le mardi 9 décembre à Lomé, autour du thème : « L’idéal panafricain dans le contexte actuel : enjeux pour les jeunes et perspectives pour une Afrique nouvelle, forte et souveraine ». Cette séance de réflexion, consacrée à la jeunesse africaine, a réuni des responsables politiques, des universitaires, des enseignants-chercheurs et des panafricanistes. Parmi les personnalités présentes figuraient le conseiller technique du ministre togolais des Affaires étrangères et les ministres des Affaires étrangères du Mali et du Niger.

La communication centrale a été assurée par le professeur Franklin Nathan Nyamsi, éminent panafricaniste, qui a entretenu les étudiants sur la nécessité, pour l’Afrique, de se réinventer, de se tenir debout, souveraine, et de peser davantage dans les décisions qui concernent son avenir. Il a invité les jeunes à comprendre les fondements de l’idéal africain dans le contexte géopolitique contemporain.
Le modérateur de la séance, le Professeur Batchana Essohanam, a rappelé que cet espace dédié à la jeunesse est essentiel pour préparer la relève, héritière d’histoires riches et bâtisseuse de l’Afrique à venir. Selon lui, revisiter les racines et la portée du panafricanisme demeure une exigence. « Les pionniers du mouvement panafricain étaient des bâtisseurs ayant imaginé une Afrique unie et autonome, capable de définir ses propres règles et de résister aux influences extérieures », a-t-il expliqué. Il a souligné que l’Afrique de demain doit mobiliser de manière responsable ses ressources humaines, intellectuelles et naturelles, tout en soutenant l’innovation, l’entrepreneuriat et la coopération régionale.
Poursuivant son propos, le Professeur Batchana a affirmé que la jeunesse est loin d’être un public passif : elle constitue au contraire un partenaire stratégique capable d’innover, de proposer et de transformer. « Si nous sommes réunis ici aujourd’hui, c’est parce que l’idéal africain n’appartient pas au passé. Il demeure vivant. Il doit se traduire en actions concrètes dans un monde en profonde mutation », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la solidarité, de la souveraineté politique, économique et intellectuelle africaines.
Dans son intervention, le Professeur Franklin Nyamsi a défini le panafricanisme comme un symbole de ralliement et une lutte de libération née en réaction aux conditions imposées aux populations noires par les puissances occidentales. Selon lui, le panafricanisme, enraciné dans les plus anciennes civilisations africaines, repose sur trois valeurs fondamentales partagées par toutes les sociétés authentiquement africaines : vérité, justice et solidarité. Ces principes, affirme-t-il, se retrouvent partout dans le monde où vivent des peuples d’origine africaine : en Amérique, en Europe, en Asie, dans les îles ou sur le continent.
S’adressant aux étudiants des universités publiques et privées du Togo, ainsi qu’aux amis africains présents, le Professeur Nyamsi a insisté sur leur rôle central. « Votre mission n’est pas symbolique. Elle est essentielle. Les universités sont des creusets d’idées, des laboratoires de pensée où se forgent les arguments qui orienteront les politiques publiques, les décisions économiques et sociales de demain. Vous êtes appelés à devenir des chercheurs qui explorent, des citoyens qui s’engagent et des leaders qui inspirent », a-t-il conclu.
Adam ADJRONOU




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