Les acteurs de COMHAFAT misent sur la planification spatiale et maritime pour une économie bleue durable en Afrique

Les Etats Africains membres de la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africains Riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT) ont tenu du 14 au 15 avril à Tanger au Maroc, un atelier sur l’économie bleue durable dans le contexte de l’aménagement de l’espace marin.

Le continent Africain dispose de réels atouts sur le plan maritime et des ressources en eau. Les 70 % des pays du continent possédant des littoraux territoriaux, les quelques 30 500 km de longueur totale de littoral pour 38 pays côtiers et 06 îles sont autant d’avantages permettant de favoriser l’économie bleue axée sur le transport des marchandises, le tourisme, l’exploitation pétrolière et gazière, et la pêche et d’autres activités annexes.

Cet atelier a été l’occasion pour les 22 pays membres de la COMHAFAT, de réfléchir sur les moyens à mettre en oeuvre pour concilier la nécessité de continuer à exploiter et à tirer profit des ressources halieutiques, le respect de l’environnement, les exigences du changement climatique et la durabilité de l’économie bleue.

A l’issue des travaux, le Secrétaire Exécutif de la COMHAFAT, Abdelouahed BENABBOU précise les enjeux de la rencontre et les répercussions attendues.

« Aujourd’hui, il est de notoriété publique, que l’économie bleue est la porte de sortie des Etats de notre continent pour avoir une croissance soutenue au bénéfice de toutes les populations. Or, il s’avère que nous avons le potentiel au niveau de notre continent, nous avons pas mal d’atouts. Cependant, ces atouts ne peuvent produire des fruits que s’ils sont exploités d’une manière adéquate. Et pour cela, il y a un certain nombre de contraintes à lever, notamment pour qu’il puisse y avoir une coordination au niveau des différentes activités qui peuvent naître des activités liées à la mer, aux océans, aux zones côtières et aux plans d’eau dont l’Afrique regorge » a-t-il fait savoir.

Un des outils les plus indiqués pour une meilleure coordination, c’est la planification spatiale et maritime qui est le seul outil qui semble aujourd’hui capable de concilier les différents intérêts pour une planification aussi bien spatiale que temporelle des activités qui sont liées à la mer, aux océans etc.

Ainsi l’atelier vise à sensibiliser les principaux partenaires et participants issus du secteur de la pêche et des autres organisations comme la FAO, l’UNESCO, les organisations sous-régionales de pêche etc. Aussi à travers des panels, les experts ont pu montrer l’importance de cette planification spatiale maritime et montré aussi comment cette planification peut être mise en œuvre de manière adéquate et répondre aux attentes des gens.

Pour Abdelouahed BENABBOU, l’objectif de la planification est de concilier ces intérêts qui sont au prime abord contradictoires. Mais, normalement, c’est une instance gouvernementale comme une agence qui doit regrouper les parties prenantes au sein d’un même forum pour qu’ils puissent exprimer leur desiderata, leurs inquiétudes, et ensuite il faudrait un arbitrage objectif pour qu’on puisse tirer le maximum des opportunités liées à l’économie bleue.

Au cours de cette rencontre, l’un des objectifs déclarés de la COMHAFAT, était d’amélioration des conditions de travail des gens de mer, plus exactement, des marins-pêcheurs. Et plusieurs ateliers tenus au cours de l’événement ont permis de sensibiliser les participants à pousser les Etats à ratifier cette convention et à lutter pour sa mise en œuvre.

L’économie bleue, il faut le reconnaître, a pour objectif de pouvoir faire bénéficier ces travailleurs des avantages liés à leur travail, d’avoir des répercussions positives sur l’ensemble des intervenants et des parties prenantes, notamment les marins-pêcheurs et les travailleurs du secteur.

Aujourd’hui selon Abdelouahed BENABBOU, toute gouvernance ne peut être considérée comme bonne que lorsque l’aspect lié à la transparence est respecté.

« L’économie bleue ne peut atteindre ses objectifs que si elle est efficace sur les plans environnemental, écologique, économique et de l’amélioration des revenus, de la production, l’amélioration de tous les agrégats connus, mais également sur le plan social. La gouvernance est une des conditions de réussite de cette économie bleue. Donc s’il y a une bonne gouvernance et si l’aspect de la transparence est respecté, on aboutira. Sinon, il y a très peu de chances qu’on puisse aboutir à une économie bleue qui réponde aux objectifs qu’elle s’est assignés » a-t-il mentionné.

Il faut dire que la COMHAFAT est une organisation qui recommande tout en laissant aux Etats membres, la liberté de suivre ou non. Elle se donne le devoir d’avoir des arguments nécessaires pour mieux persuader les Etats membres à suivre les recommandations de l’organisation.

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