Tempête Daniel en Libye: la France et d’autres pays se mobilisent

Les services de secours tentent de recenser le nombre de victimes causées par le passage de la tempête Daniel, dimanche sur la côte est du pays. Les pluies torrentielles et l’effondrement de deux barrages ont entraîné la destruction partielle de la ville de Derna, peuplée de 100 000 habitants. La communauté internationale s’organise pour apporter une aide d’urgence.

Des quartiers engloutis sous les eaux, des barrages qui ont rompu, des coulées de boue qui emportent des immeubles. La situation est dramatique en Libye, après les inondations provoquées par la tempête Daniel, dimanche dernier, dans l’est du pays.

Les services de secours libyens relevant du gouvernement de Tripoli, reconnu par la communauté internationale, ont publié un dernier bilan humain en milieu de journée. Selon leur porte-parole, Oussama Ali, la tempête a fait au moins 2 300 morts et 7 000 blessés rien que dans la ville de Derna, clairement la plus durement touchée.

Le gouvernement de l’est, rival de celui de Tripoli, avance un bilan encore plus lourd : il affirme que plus de 5 200 personnes ont péri à Derna. Le ministre de la Santé dit même s’attendre à un nombre de victimes deux fois plus important. Le bilan définitif demeure donc très incertain. La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge reste prudente sur les chiffres, mais reconnait un nombre de morts « énorme » pouvant se compter en milliers. Elle estime à 10 000 le nombre de disparus. On compte aussi 65 autres morts dans d’autres villes de l’est de la Libye.

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Un responsable de la FICR parle de besoins humanitaires qui dépassent largement les capacités de la Fédération, et même celles du gouvernement.

La Turquie envoie une centaine de secouristes

Selon les secouristes, plus le temps passe, plus les chances de retrouver des survivants s’amenuisent. Face à cette situation d’urgence, des pays étrangers se mobilisent. Des secouristes des Émirats arabes unis et de la Turquie sont arrivés sur place. Ankara a envoyé 168 secouristes, deux véhicules et deux bateaux de sauvetage, plusieurs centaines de couvertures, de tentes et de colis, une vingtaine de générateurs. Cette première livraison d’aide humanitaire turque à l’est de la Libye peut paraître minime au regard des besoins immenses, mais elle a été immédiate et souligne les liens étroits entre les deux pays.

Le président Recep Tayyip Erdogan, qui a ordonné l’envoi de cette aide à bord d’avions de l’armée turque, s’est entretenu par téléphone avec le chef du Conseil présidentiel libyen, Mohammed el-Menfi. Il lui a assuré que ce soutien se poursuivrait, rapporte notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer.

La Turquie est un acteur clé en Libye ces dernières années. Elle a soutenu militairement le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli face aux forces du général Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays. Tout en continuant de soutenir les autorités de Tripoli, reconnues par la communauté internationale, Ankara a noué depuis l’an dernier des liens avec l’est, déployant même des efforts de médiation dans ce pays divisé entre deux gouvernements rivaux. Le gouvernement désigné par la Chambre des représentants de Tobrouk, à l’est, a d’ailleurs remercié la Turquie pour son soutien après le désastre.

La France va faire construire un hôpital de campagne

L’Égypte, l’Italie et l’Algérie ont également annoncé l’envoi d’une aide humanitaire. La France va envoyer sous « 24 à 48 heures » un hôpital de campagne, a annoncé ce mardi 12 septembre l’Élysée. « Le président de la République a décidé l’envoi d’équipes d’urgence de la Sécurité civile et d’un hôpital de campagne », soit une « cinquantaine de personnels civils et militaires qui peuvent traiter 500 personnes par jour », a indiqué la présidence.

Les pluies très fortes ont donc entraîné l’effondrement de deux barrages mal entretenus dans la nuit de dimanche à lundi. Outre les quartiers entiers ravagés, des routes et des ponts sont coupés. Des voitures ont été emportées par le courant vers la mer.

On ne peut plus reconnaître la ville de Derna. De nombreux corps sont visibles dans la ville. Les survivants n’ont plus accès au réseau téléphonique et à Internet.

Au début, ils ont essayé de protéger la porte d’entrée de l’immeuble en mettant des sacs et des chaises. Puis, l’eau a commencé à monter marche après marche dans les escaliers. Ma famille a grimpé au cinquième étage, et enfin sur le toit. Mon cousin a regardé en bas dans la rue, elle était entièrement recouverte d’eau boueuse. Le matin, l’eau a commencé à s’évacuer. Ma famille est donc redescendue dans la rue. La première chose qu’ils ont remarqué, c’est que leur voiture avait disparu…

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