TOGO – RENTRÉE UNIVERSITAIRE 2024 : UNE REFORME HISTORIQUE POUR UNE QUALITÉ ACADÉMIQUE RÉHAUSSÉE

À l’aube de la rentrée universitaire 2024, le gouvernement togolais s’engage dans une réforme d’envergure visant à relever la qualité de l’enseignement supérieur. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, sous l’impulsion du chef de l’État, Faure Gnassingbé, entreprend une restructuration destinée à harmoniser les curricula et à renforcer la crédibilité des diplômes nationaux. Une transformation majeure qui répond aux impératifs de qualité académique, dans un contexte où la compétitivité et la reconnaissance internationale des qualifications deviennent incontournables.

L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Professeur Majesté Ihou Wateba, a exposé les contours de cette réforme lors d’une intervention sur les antennes de la Télévision nationale. Ce programme, qui s’appliquera dès la rentrée 2024, vise d’abord à harmoniser le contenu des formations au sein des établissements privés et publics. En effet, la disparité des programmes académiques a jusqu’ici engendré des écarts significatifs dans les compétences des diplômés, malgré l’obtention de titres similaires. Cette situation a souligné la nécessité pour l’État de fixer un cadre uniforme qui respecte les réalités nationales et les standards internationaux. La démarche s’apparente à celle d’une institution religieuse, où chaque autorisation d’exercice repose sur des fondements identiques et reconnus.

Une Harmonisation et une Qualité Rehaussées au Service de la Compétence

L’un des premiers axes de cette réforme réside dans l’harmonisation des formations en licences et masters. Désormais, tous les établissements du territoire devront se conformer aux contenus établis, de manière à garantir une équivalence réelle entre diplômes et à offrir aux étudiants une formation d’une qualité homogène. Pour illustrer les dysfonctionnements actuels, le ministre Wateba a évoqué les facultés de droit des universités publiques de Lomé et de Kara : non seulement elles portent des appellations distinctes, mais leurs programmes varient largement, obligeant les étudiants à soumettre leurs diplômes à un processus d’homologation pour passer d’une université à l’autre.

Afin d’assurer l’application effective de cette harmonisation, le ministère a œuvré à recruter des enseignants qualifiés, dotés de doctorats issus d’universités reconnues, et à les affecter aux établissements privés. L’objectif est de garantir que le personnel enseignant respecte les niveaux et grades académiques exigés par le CAMES (Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur), de façon à porter la qualité des formations.

Création de l’Office des Examens Professionnels du Supérieur : Un Examen d’État pour une Reconnaissance Uniforme

Un autre point central de cette réforme réside dans la création de l’Office des Examens Professionnels du Supérieur, institution chargée depuis le 10 janvier 2024 de l’organisation des examens d’État en licences et masters pour les établissements privés. Cet office remplace l’ancien Bureau du BTS (Brevet de Technicien Supérieur) et s’assure que les épreuves suivent des standards nationaux unifiés, garantissant une reconnaissance étatique immédiate des diplômes sans nécessiter d’homologation supplémentaire. Ce changement marque la fin d’une époque où la délivrance de diplômes dans le privé se faisait sans contrôle de l’État. Désormais, l’obtention d’un diplôme dans les établissements privés passera obligatoirement par un examen d’État, gage de sa validité et de sa reconnaissance dans tout le pays.

Impact sur les Diplômes Antérieurs et les Certifications Étrangères

La réforme précise que les diplômes obtenus dans les établissements privés avant cette nouvelle mesure resteront soumis au processus d’homologation. Cette disposition, cependant, ne concerne pas les nouveaux diplômes qui, après la réforme, seront directement reconnus sans passer par ce processus. Les diplômes étrangers, quant à eux, devront provenir d’examens d’État dans leur pays d’origine pour être homologués au Togo.

Une Vision de l’Avenir portée par l’État

Ce vaste projet de réforme, fruit de la volonté politique du chef de l’État, constitue une réponse pragmatique aux défis d’un enseignement supérieur souvent critiqué pour la disparité de ses formations. En imposant des standards rigoureux et en garantissant la compétence du corps enseignant, le Togo vise à retrouver une crédibilité académique accrue sur la scène internationale, en rendant ses diplômes infalsifiables et en renforçant leur valeur sur le marché du travail.

Cette nouvelle dynamique promet un avenir où les étudiants togolais, qu’ils soient issus du secteur public ou privé, bénéficieront d’une formation de qualité uniforme et reconnue à travers le monde, marquant ainsi un tournant dans l’histoire de l’enseignement supérieur au Togo.

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