Du 555 au 888, entre élégance et durabilité
De plus en plus, le contenu de nos aliments fait l’objet d’une grande attention, tant individuelle que collective. Cette attention est motivée par divers facteurs tels que l’état de santé, la morphologie désirée, et bien d’autres. Mais qu’en est-il des contenants ? Quels sont les impacts des contenants modernes sur notre environnement et sur nous-mêmes ?
Des décennies d’usages traditionnels : modernisme ou pollution ?
Il y a quelques décennies, lors des grandes cérémonies ou des repas organisés, l’accent était mis sur l’élégance et la durabilité des couverts. Les organisateurs prenaient soin de choisir des ustensiles réutilisables, qui étaient ensuite lavés et soigneusement rangés pour une utilisation ultérieure. Cela a donné naissance au business de la location de couverts – plats, cuillères, et fourchettes –, un secteur florissant où les mêmes ustensiles servaient à plusieurs reprises.

Dans les foyers, chaque famille possédait ses propres couverts pour recevoir des invités, acheter à manger, puis laver et ranger les ustensiles pour une prochaine utilisation. Ces pratiques inculquaient un sens de la propriété et de l’hygiène : offrir de l’eau dans un verre malpropre ou envoyer un enfant avec une assiette sale ternissait l’image de la famille.
Cependant, certains voyaient ces pratiques comme des contraintes inutiles. Avec l’émergence d’idées dites « modernistes », les couverts jetables ont été adoptés pour leur praticité : pas de vaisselle à faire, pas de risque de vol ou de casse.

L’arrivée du 555 : une solution intermédiaire
Dans les années 1980, l’apparition de la marque 555 a marqué un tournant. Ce modèle d’assiettes et de gobelets en plastique durable mais économique a permis de résoudre le problème du coût élevé des ustensiles réutilisables. Ces contenants en plastique, souvent munis de couvercles, étaient adoptés dans les familles pour diverses utilisations : servir de l’eau aux invités, transporter de la bouillie, du riz, ou du fufu.
Cependant, dès les années 2000, les habitudes ont commencé à évoluer. Lors des cérémonies, les plats ont progressivement été servis dans des assiettes en plastique jetable, les boissons dans des bouteilles ou sachets plastiques. Les sacs plastiques fermés par un nœud en « 8 » – un geste caractéristique du « système 888 » – sont devenus omniprésents. Une fois utilisés, ces contenants sont souvent jetés dans la nature, sans gestion appropriée.
Les conséquences environnementales de l’usage du plastique
La pollution, définie comme la dégradation de l’environnement par l’introduction de substances altérant son fonctionnement, est un problème majeur. Elle a des effets directs sur la santé et la biosphère : exposition aux polluants, réchauffement climatique, apparition de maladies nouvelles, extinction d’espèces incapables de s’adapter, etc.
À Lomé, les plastiques jetables jonchent les rues et posent des problèmes bien au-delà de la pollution visuelle. Ces déchets favorisent la prolifération des moustiques responsables du paludisme, aggravent les inondations en bouchant les caniveaux, et réduisent le rendement agro-pastoral en contaminant les sols.

Modernisation ou source de pollution ?
La question reste ouverte. Si les contenants plastiques jetables simplifient les tâches quotidiennes et répondent à une demande de praticité, leurs impacts négatifs sur l’environnement et la santé publique ne peuvent être ignorés. L’adoption de pratiques plus durables est essentielle pour concilier modernité et respect de notre environnement.
Ing OURO – LOWAN Ilyame