Préservation des Glaciers et Gestion de l’Eau :Un Enjeu Global aux Répercussions Locales pour le Togo
Chaque année, la Journée Mondiale de l’Eau met en lumière les défis liés à la gestion des ressources hydriques. Pour l’édition 2025, le thème choisi, « La préservation des glaciers », peut sembler éloigné des préoccupations quotidiennes des pays côtiers subsahariens comme le Togo. Pourtant, les glaciers, en tant que vastes réservoirs d’eau douce, jouent un rôle fondamental dans l’équilibre climatique mondial. Leur fonte accélérée, sous l’effet du réchauffement climatique, entraîne une élévation du niveau de la mer, mettant en péril les villes côtières telles que Lomé.
Le Togo face aux menaces des inondations côtières
Avec ses 50 kilomètres de littoral bordant l’océan Atlantique, le Togo est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. La montée des eaux, amplifiée par la fonte des glaciers, intensifie l’érosion côtière et accentue les risques d’inondations. Selon les experts, une hausse continue du niveau de la mer pourrait entraîner des déplacements massifs de populations, affectant ainsi les infrastructures, les terres agricoles et les réserves en eau douce.
Plusieurs facteurs renforcent cette vulnérabilité :
- L’élévation du niveau de la mer, qui grignote progressivement les côtes togolaises, menaçant les communautés riveraines.
- L’urbanisation rapide et anarchique, qui accroît l’imperméabilisation des sols et favorise les inondations en période de fortes pluies.
- La déforestation et la mauvaise gestion des bassins versants, aggravant l’érosion et réduisant la capacité d’absorption des sols.
- L’exploitation intensive des ressources en eau, qui accélère l’intrusion saline et fragilise les nappes phréatiques.
Face à ces défis, le Plan National de Gestion des Risques de Catastrophe (PNGRC) du gouvernement togolais vise à renforcer les mesures d’adaptation. Parmi les actions entreprises figurent la mise en place d’infrastructures de drainage, la protection du littoral par des ouvrages côtiers et la restauration des écosystèmes marins.

L’empreinte eau : un indicateur de la pression humaine sur la ressource
Au-delà des impacts du changement climatique, les activités humaines exercent une pression croissante sur les réserves d’eau douce. L’empreinte eau, indicateur clé de la consommation et de l’usage de l’eau, permet de mesurer l’impact de la production et des habitudes quotidiennes sur cette ressource essentielle.
Au Togo, la demande en eau ne cesse d’augmenter sous l’effet de la croissance démographique et du développement économique. L’agriculture, qui représente plus de 70 % de la consommation en eau, demeure le secteur le plus gourmand. Cependant, l’inefficacité des systèmes d’irrigation et l’utilisation excessive de produits chimiques entraînent un gaspillage considérable et la pollution des ressources hydriques.
Il devient crucial d’adopter des stratégies plus durables :
- L’amélioration des techniques agricoles pour limiter le gaspillage d’eau.
- L’investissement dans des infrastructures de gestion des eaux usées et pluviales.
- La sensibilisation des populations à une consommation responsable.
Les femmes : piliers de la gestion durable de l’eau
Dans un pays où l’eau joue un rôle central dans la vie quotidienne, les femmes sont des actrices incontournables de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Présentes dans les tâches domestiques, agricoles et sanitaires, elles possèdent une connaissance précieuse sur la gestion et l’utilisation de l’eau.
Comme l’a rappelé le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement dans son message officiel, la mise en œuvre du Plan d’Action National de GIRE requiert une implication active des femmes. Le troisième principe de cette approche encourage leur participation dans les instances de décision et les initiatives locales de préservation des ressources hydriques.
Leur rôle est fondamental dans :
- La sensibilisation aux bonnes pratiques de consommation d’eau.
- L’adoption de techniques durables, comme la récupération des eaux de pluie.
- Le développement de pratiques agricoles résilientes, réduisant la dépendance à l’irrigation intensive.
Encourager leur engagement et leur autonomisation est une nécessité pour garantir une gestion plus efficace et équitable de l’eau au Togo.
Un appel à l’action pour protéger l’eau et nos côtes
La préservation des glaciers ne concerne pas uniquement les régions montagneuses du monde. Il s’agit d’un enjeu global aux répercussions locales, notamment pour les pays côtiers comme le Togo.
L’adoption de politiques ambitieuses, combinée à une prise de conscience collective, est essentielle pour faire face aux défis croissants liés à l’eau. Investir dans des infrastructures adaptées, promouvoir des pratiques agricoles durables et intégrer les communautés locales dans les stratégies de gestion de l’eau sont des étapes indispensables.
L’eau est notre bien commun. Chaque action compte. Ensemble, engageons-nous pour une utilisation responsable et durable, afin de protéger nos ressources et garantir un avenir où l’eau demeure accessible à tous.
ING OURO-LOWAN Ilyame