Drépanocytose au Togo : une maladie grave mais maîtrisable, selon le Dr Hèzouwè Magnang
« 2 % des Togolais souffrent d’une forme sévère de la drépanocytose et 13 % sont porteurs du gène responsable de cette maladie, soit 15 % de la population », a indiqué le Dr Hèzouwè Magnang, directeur du Centre national de recherche et de soins aux drépanocytaires (CNRSD), lors d’un entretien accordé à l’Agence togolaise de presse (ATOP) le mercredi 18 juin à Lomé.
Cette déclaration repose sur les résultats d’un dépistage néonatal réalisé en février 2024 dans dix hôpitaux à Lomé et à Dapaong. Selon Dr Magnang, environ 2 % des nouveau-nés dépistés présentaient des formes graves de la maladie.

La drépanocytose est une affection génétique héréditaire provoquée par la présence d’une hémoglobine anormale (HbS) en lieu et place de l’hémoglobine normale (HbA). Chez les individus atteints de formes sévères, les manifestations cliniques sont variées : douleurs osseuses, douleurs abdominales, crises vaso-occlusives, syndromes thoraciques aigus, hémolyse, et anémie chronique. Les symptômes apparaissent généralement après l’âge de 6 mois.
L’aggravation de l’anémie constitue, selon le spécialiste, le principal facteur de risque d’accident vasculaire cérébral chez l’enfant drépanocytaire.
Mais pour Dr Magnang, la drépanocytose ne doit plus être perçue comme une fatalité. Grâce à un diagnostic précoce et à une prise en charge adaptée, les patients peuvent mener une vie normale, même dans les pays à faibles ressources. Le CNRSD, en tant que centre national de référence, joue un rôle clé dans la gestion de la maladie. Il offre aux patients une prise en charge multidisciplinaire, un accompagnement psychosocial et une sensibilisation continue.
À ce jour, plus de 5 000 patients sont suivis au centre, avec environ 400 consultations mensuelles. Le directeur du CNRSD encourage vivement les Togolais à connaître leur statut hémoglobinique avant toute union conjugale. « L’électrophorèse de l’hémoglobine est un test simple mais crucial pour prévenir la transmission de la maladie à la descendance », insiste-t-il.
La Journée mondiale de la drépanocytose, célébrée chaque 19 juin, rappelle l’importance de ce combat de santé publique. Le thème retenu cette année, « La drépanocytose, notre combat », appelle à une mobilisation collective pour améliorer la prévention, le dépistage et la qualité de vie des personnes atteintes.
Ing Ilyame OURO-LOWAN