FMI : une reprise économique en cours mais fragile en Afrique subsaharienne

Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne, publié en avril 2025, a été officiellement présenté le jeudi 19 juin à Lomé. Placée sous le thème « Afrique subsaharienne : une reprise interrompue », cette édition met en lumière une amélioration notable de la situation macroéconomique dans la région, tout en soulignant les incertitudes liées à l’évolution des priorités économiques des pays avancés.

Présentant le rapport, le représentant résident du FMI au Togo, Kaffu Maximilien, a relevé deux constats majeurs. D’une part, les indicateurs macroéconomiques des pays de la sous-région connaissent une amélioration tangible, marquée par une réduction significative des déséquilibres internes et externes. D’autre part, un changement dans les dynamiques économiques mondiales, notamment en provenance des États-Unis, génère une incertitude qui pourrait impacter les trajectoires de croissance des pays africains.

Selon le rapport, la croissance économique en Afrique subsaharienne a atteint 4 % en 2024, dépassant les prévisions initiales (3,6 % en 2023). Cette performance est portée par le maintien à un niveau favorable des prix des matières premières, l’augmentation des recettes fiscales et la poursuite des investissements publics. Toutefois, cette progression reste inégale : elle est principalement enregistrée dans les pays à faible dotation en ressources naturelles, tandis que les États riches en pétrole ou en minerais peinent à retrouver leur dynamisme, à l’exception du Nigeria, dont la croissance atteint 3,5 % grâce à la hausse de la production d’hydrocarbures.

L’inflation, autre indicateur clé, connaît un net recul dans la région. Le rapport note une médiane régionale de 4 %, avec certains pays comme le Togo enregistrant des taux particulièrement bas (2,2 % en avril 2025). Sur le plan des finances publiques, les dettes nationales se stabilisent. Le cas togolais est cité comme exemple : bien que le niveau d’endettement demeure élevé, il devrait repasser sous le seuil des 70 % d’ici la fin de l’année.

Représentant le ministre de l’Économie et des Finances, le secrétaire général Akaya Stéphane Tchasso Kpowbie a salué ces signaux encourageants. Selon lui, après plus de quatre années de turbulences économiques mondiales, l’Afrique subsaharienne montre des signes de reprise. Il a souligné que « grâce à des politiques publiques plus audacieuses et mieux ciblées, la région a réussi à réduire ses déséquilibres, freiner l’inflation et stabiliser la dette, ce qui a permis d’atteindre des performances au-delà des attentes ».

En dépit de ces avancées, le FMI appelle à la vigilance. Le contexte mondial reste imprévisible, et une stratégie régionale coordonnée demeure essentielle pour consolider les acquis et favoriser une croissance inclusive et durable.

Cécile DOLEME

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