Le Togo engagé pour une meilleure représentativité du patrimoine africain : participation remarquée à la 47ᵉ session de l’UNESCO
Depuis le 6 juillet 2025, le siège de l’UNESCO à Paris accueille la 47ᵉ session du Comité du patrimoine mondial. Les travaux se poursuivront jusqu’au 16 juillet, réunissant les délégations des États parties à la Convention de 1972 sur la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, ainsi que les organisations consultatives – ICOMOS, IUCN, ICCROM – et des représentants de la société civile engagés dans la sauvegarde du patrimoine mondial.
Parmi les points majeurs à l’ordre du jour figurent l’évaluation du rapport du Centre du patrimoine mondial sur la mise en œuvre des décisions du Comité, ainsi que l’examen de l’état de conservation des sites inscrits, en particulier ceux figurant sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Ces discussions visent à proposer des mesures correctives face aux menaces identifiées et à statuer sur d’éventuelles nouvelles inscriptions ou retraits de la liste.
La session s’intéresse également à l’examen de trente nouvelles propositions d’inscription, dont deux émanent de pays africains encore absents de la Liste : la réserve de biosphère de l’archipel des Bijagos (Guinée-Bissau) et les forêts de Gola Tiwai (Sierra Leone), riches en biodiversité et abritant notamment des éléphants de forêt. L’UNESCO, qui a fait de l’Afrique une priorité, entend à travers ces inscriptions renforcer la visibilité et la valorisation du patrimoine africain.

Le Togo prend une part active à ces assises à travers une délégation conduite par M. Charles Koffi Azilan, chargé d’affaires, accompagné de M. Adama Ayikoue, directeur du patrimoine culturel, M. N’Poh Natta, secrétaire général de la Commission nationale du patrimoine culturel, et Mme Yawa Allemawo, cheffe de la division des monuments, sites et patrimoine culturel immatériel.
À cette occasion, la session a validé le rapport sur l’état de conservation du site du Koutammakou, le pays des Batammariba, inscrit sur la Liste du patrimoine mondial depuis 2004. Situé dans la région de la Kara, ce site emblématique est reconnu pour ses habitations traditionnelles en terre – les « tata » – qui incarnent un savoir-faire ancestral et une organisation sociale profondément enracinée dans l’identité culturelle togolaise. Pour assurer sa préservation, le Togo a mis en œuvre des actions concrètes, notamment des formations à la construction et la restauration des « sikien » et des campagnes de sensibilisation à destination des communautés locales.
Prenant la parole à la suite de la présentation du rapport du Centre du patrimoine mondial, M. Azilan a salué le travail accompli, en particulier la mise en œuvre de la décision 43Com 7B.112, qui a conduit à une mission conjointe de suivi réactif du 25 au 31 mai 2024 sur le site de Koutammakou par le Centre du patrimoine mondial, l’ICOMOS et l’ICCROM.
Il a également exprimé sa gratitude pour l’appui technique et financier fourni au Togo dans le cadre de la soumission d’un dossier d’analyse préliminaire en vue d’une éventuelle inscription des sites de la métallurgie ancienne du fer de Bassar sur la Liste du patrimoine mondial. Ce projet pourrait porter à deux le nombre de sites togolais inscrits.
M. Azilan a en outre souligné les déséquilibres persistants en matière de représentativité régionale sur la Liste du patrimoine mondial. Il s’est félicité de la participation du Togo aux travaux du groupe de réflexion chargé d’améliorer la représentativité, la crédibilité et l’équilibre de ladite Liste.
Enfin, il a insisté sur la nécessité d’une implication accrue des communautés locales et des peuples autochtones dans la gestion du patrimoine. « Leurs voix doivent être prises en compte dans tous les processus de gestion et de conservation des sites, afin de préserver leurs droits et la cohésion sociale », a-t-il rappelé.
Ing Ilyame OURO-LOWAN