Le 19ᵉ Sommet de la Francophonie vu par un panafricaniste ; Un grand rendez-vous diplomatique et culturel aux enjeux clivants pour les pays africains selon José Amoussou
Le 19ᵉ Sommet de la Francophonie des 04 et 05 Octobre 2024 dernier à Villers-Cotterêts en France s’est tenu dans un contexte mondial marqué par des défis géopolitiques et culturels de plus en plus pressants, réunit à nouveau les pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour discuter d’une vision commune. Ce rassemblement diplomatique et culturel, au-delà de son caractère fédérateur, reste cependant selon José Amoussou, président de la Coalition Jeunesse Unies pour le Renouveau (CJUR-Togo) un sujet de division pour nombre de pays africains qui questionnent l’héritage de la francophonie et son impact réel sur leur développement.

Ce sommet, lieu de partage linguistique et culturel, vise à renforcer les liens entre les nations francophones en abordant des thèmes variés tels que l’éducation, la jeunesse, la paix, et le développement durable. La Francophonie s’emploie, entre autres, à promouvoir l’usage de la langue française dans un monde dominé par l’anglais et à porter des initiatives favorisant la diversité culturelle. Les organisateurs espèrent que ce sommet contribuera à redéfinir la place de la langue française dans le monde et à stimuler des projets conjoints au bénéfice des populations francophones.
Cette approche définie par le President de la CJUR-Togo José Amoussou suscite selon lui pour les pays africains, qui représentent une grande partie des États membres de l’OIF, des attentes autant que des interrogations.

A l’en croire, si la Francophonie reste un espace de coopération important, nombreux sont les dirigeants africains et les intellectuels qui soulignent la nécessité de réformer l’institution pour mieux prendre en compte les spécificités et les besoins du continent. L’OIF est perçue par cette grande voix du panafricanisme moderne qui n’est rien d’autre que José Amoussou et nombre d’intellectuels africains comme un instrument de diplomatie culturelle piloté par la France et d’autres nations occidentales, au détriment des intérêts locaux.
Il poursuit sa réflexion en pointant du doigt la question de l’influence de l’ancien colonisateur qui reste un point de tension. La plupart des voix panafricaines comme celle de José Amoussou estimant que le modèle de développement et les valeurs promues par la Francophonie s’alignent difficilement avec les priorités nationales.
Dans sa coutumière réthorique panafricaniste il revient sur l’héritage colonial, selon lui encore très présent dans les relations entre la France et ses anciennes colonies, rend la francophonie clivante pour certains dirigeants africains qui militent pour une émancipation politique et économique du continent. Pour ces pays, l’adoption d’une langue et d’une culture héritées de la colonisation est un frein à leur autonomie culturelle.
Même si d’autres nations, en revanche, considèrent l’espace francophone comme un vecteur de développement stratégique, de renforcement diplomatique et d’accès à des programmes de financement multilatéraux dans des secteurs clés tels que l’éducation, la santé et l’environnement le réforme de l’institution s’impose absolument selon José Amoussou.
Ainsi, le 19ᵉ Sommet de la Francophonie se présente comme un moment crucial de réflexion pour l’avenir de l’organisation. Les débats devraient permettre de sonder l’intérêt et l’engagement des pays africains dans un projet commun d’intégration francophone tout en cherchant des voies pour équilibrer les relations entre les membres du Nord et du Sud. L’enjeu, pour l’Afrique, sera de transformer cet espace en un outil plus inclusif et équitable, où ses priorités trouvent une place centrale.
Les prochaines sessions devraient révéler si la Francophonie parvient à réinventer son modèle pour refléter la pluralité de ses membres ou si elle risque de voir son influence s’étioler au fil du temps, en particulier en Afrique, où les mouvements de revalorisation des langues et des cultures locales gagnent en popularité. Ce sommet est donc non seulement un rendez-vous diplomatique, mais également un jalon historique qui pourrait redéfinir l’avenir de la Francophonie et sa place dans un monde multipolaire en mutation.
Vivement que les préoccupations du président de la CJUR-Togo, fervent clameur de l’idéologie de l’ex Président Ivoirien Laurent Gbagbo sur le panafricanisme et engagé dans le concept dit ‘’d’une autre Afrique est possible’’ puisse être pris en compte pour un renouveau diplomatique sur le continent.
Adam Adjronou