Elucubration du député Sagna du parlement de la CEDEAO/ L’institution met sa crédibilité à rude épreuve

 

Il n’est nouveau pour personne que la Commission Économique des États de l’Afrique de l’Ouest traverse une période de turbulences en matière de crédibilité. Cette situation résulte de la gestion controversée des coups d’État survenus au Mali, au Burkina Faso et au Niger, ces derniers ayant d’ailleurs quitté l’institution pour créer l’Alliance des États du Sahel (AES). Face aux appels répétés en faveur d’une réforme profonde, la CEDEAO s’est remise en question en annonçant, lors de son 65ème sommet tenu le 7 juillet 2024 à Abuja, au Nigeria, son intention d’initier ces réformes. Une patate chaude qui nécessite des actions urgentes pour éviter de compromettre davantage la crédibilité de l’institution.

Alors que cette initiative est en cours de planification, quelle n’a pas été la surprise générale de voir un député du parlement de la CEDEAO, Guy Marius Sagna, s’attaquer violemment à certains chefs d’État de la sous-région, faisant preuve d’une méconnaissance flagrante de la retenue et du respect de la souveraineté des États. Cette souveraineté, pierre angulaire de la stabilité de la CEDEAO, est ainsi mise à mal. Le mépris manifesté envers les dirigeants régulièrement élus selon les lois fondamentales de chaque État constitue une approche dangereuse, susceptible d’affecter non seulement la crédibilité du parlement de la CEDEAO, mais de l’ensemble de l’institution. Ces attaques ont même attisé des tensions au sein du parlement, notamment avec la députée ivoirienne Ajaratou Traoré, qui ne s’est pas laissée faire.

La restauration de la crédibilité de la CEDEAO est un défi de taille, mais non insurmontable. Elle exige une volonté collective et une action concertée pour rétablir la confiance. En adoptant des pratiques plus transparentes, en éduquant les citoyens et en favorisant le dialogue, il est possible de reconstruire les ponts de la confiance, garantissant ainsi un avenir où la crédibilité retrouve sa place centrale. Bien que la route soit longue, les premières étapes vers cette réconciliation sont déjà en marche.

Il incombe au parlement de la CEDEAO de jouer son rôle pour restaurer la confiance au sein de l’espace communautaire, car les facteurs de dégradation sont nombreux et nécessitent des actions concertées. Adopter une posture belliqueuse ne ferait qu’aggraver la situation.

Adam Adjronou

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